Arrivée en troisième position du premier tour de l’élection présidentielle, le parti ADP-Maliba est presque disparu des radars de la scène politique. Ni le candidat Aliou Boubacar Diallo ni son Poulin Amadou Thiam n’ont participé aux différentes manifestations de l’opposition, après le second tour.
ADP-Maliba, parti partant de la conquête du pouvoir pendant l’élection présidentielle et qui a même bénéficié du soutien quasi-totale du chérif de Nioro, ne fait plus parler de lui. Certains justifient ce silence par le fait qu’il est arrivé loin dans le classement des résultats. Surtout vu les moyens financiers injectés dans la campagne électorale. D’autres comme lui ont aussi injecté de l’argent dans la campagne mais restent débout sur la scène nationale. Même s’il serait que pour amuser la galerie. Ils continuent même de « casser la baraque ».
Est-ce une déception de la part d’Aliou Boubacar Diallo, ADB ? Où serait alors son désespoir dans tout changement immédiat? Ou encore sa pendule est mise à l’heure ? Il devait avant tout savoir que la politique n’est pas une opération d’addition ou de division des chiffres ; mais une réalité, une somme de stratégies à part entière. Les résultats sont toujours incertains surtout quand on ne détient pas les reines du pouvoir.
Paradoxalement, malgré sa position de « vas-t-en guerre » contre le régime en place, ABD n’a donné aucune consigne de vote ni officiellement ni officieusement, selon des sources proches du candidat. Il n’a pas soutenu ni le Chef de file de l’opposition afin de terrasser le « Taureau de Sébénikoro » comme l’appelaient certains de ses détracteurs. ABD et Soumi étaient non seulement très proches ente eux au plan politique mais aussi proches du même Guide spirituel. Ils étaient tous deux partis comme favoris à l’élection présidentielle. La plupart des militants de l’URD croyaient qu’il allait soutenir Soumi mais leur espoir serait déçu. Une attitude qui a poussé beaucoup de Maliens à s’interroger sur le sujet. Le même parti, on se souvient, son siège a été presque vandalisé par les forces de l’ordre à quelques jours du premier tour de l’élection.
Le caméléon est unique en son genre.
Pour être efficace en politique, il faut savoir, des fois, se salir les mains. Nicolas Machiavel, Philosophie du XVIIIe siècle écrivait qu’ « en politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre des maux». Au second tour de l’élection présidentielle, ABD semble éviter la précipitation pour décoller sur du bon pied. Durant son temps de silence, le richissime propriétaire de ‘’Wassolo or’’ était en méditation pour éviter une erreur fatale qui pourra avoir des conséquences économiques pour les cinq années à venir. Selon des sources concordantes, l’Homme a changé de position politique dans la douceur et la discrétion.
Son nouvel habit s’apparente à la tenue des tisserands-vainqueur du second l’élection présidentielle. Ce changement de bord politique et/ou de stratégies s’explique par le fait que le candidat de l’ADP-Maliba cherche des concessions pour éviter cinq années de disette et de traversée de désert. Il sait d’ores et déjà que l’Etat détient le monopole des contrats miniers et peut les refuser à tout prédateur qu’il juge être opposé à ses intérêts. C’est là que l’on peut facilement définir les Hommes politiques. Par leurs comportements, l’on peut facilement remarquer que les Hommes politiques ne se soucient guère du bien-être des populations mais plutôt de leurs intérêts personnels. Le Peuple n’est qu’un tremplin pour celui qui sait s’en servir pour accéder au pouvoir. «Feindre d’ignorer ce qu’on sait, de savoir tout ce qu’on ignore, d’entendre ce qu’on ne comprend pas, de ne pas voir ce qu’on entend…, voilà toute la politique », selon Pierre Augustin Caron de Beaumarchais.
La Rédaction
Le Point