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Omar Al-Bachir se propose comme « clé de la Russie en Afrique »

Le président soudanais, qui effectuait sa première visite chez son homologue Vladimir Poutine, a demandé la protection du Kremlin contre « l’ingérence américaine ».

Russian President Vladimir Putin shakes hands with Sudan's President Omar al-Bashir during their meeting in the Black Sea resort of Sochi, Russia, November 23, 2017.  Sputnik/Mikhail Klimentyev/Kremlin via REUTERS ATTENTION EDITORS - THIS IMAGE WAS PROVIDED BY A THIRD PARTY.

Russian President Vladimir Putin shakes hands with Sudan’s President Omar al-Bashir during their meeting in the Black Sea resort of Sochi, Russia, November 23, 2017. Sputnik/Mikhail Klimentyev/Kremlin via REUTERS ATTENTION EDITORS – THIS IMAGE WAS PROVIDED BY A THIRD PARTY.

Longtemps, Omar Al-Bachir dit avoir « rêvé de cette visite », la première jamais effectuée en Russie, où le président soudanais a été reçu, jeudi 23 novembre, par Vladimir Poutine dans la station balnéaire de Sotchi, sur les bords de la mer Noire. Quoique visé par deux mandats internationaux pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crime de génocide dans la guerre du Darfour, le dirigeant soudanais est déjà sorti à maintes reprises de ses frontières sans être inquiété, notamment en Chine, en 2011, ou en Afrique du Sud, en 2015. Mais la Russie, sur l’invitation du chef du Kremlin : voilà une reconnaissance que l’homme aux commandes de son pays depuis 1989 n’avait pas encore obtenue.

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Omar Al-Bachir n’a donc pas ménagé les louanges à son hôte, se plaçant d’entrée de jeu sur un terrain politique que Vladimir Poutine, qui s’est dit « heureux » de l’accueillir, avait toutefois tenté d’esquiver devant les caméras en abordant uniquement les relations économiques entre les deux pays. « Nous sommes reconnaissants à la Russie pour la position qu’elle occupe sur la scène internationale […] Sans l’intervention russe en Syrie, ce pays serait perdu », a-t-il déclaré, avant d’attaquer le point qui semblait lui tenir le plus à cœur : la dénonciation de « l’ingérence américaine » dans à peu près tous les domaines, des pays arabes à l’Iran, et bien sûr, en Afrique.

Enjeux militaires

La levée, en octobre, de l’embargo américain, imposé pendant vingt ans au Soudan – qui a cependant été maintenu dans la liste des Etats soutenant le terrorisme –, n’a rien changé. « Les problèmes auxquels la région est aujourd’hui confrontée sont causés par l’ingérence américaine, a insisté Omar Al-Bachir. Et ce qui s’est passé dans mon pays est aussi dû à la politique américaine. Résultat, notre pays est divisé en deux et nous avons besoin de protection contre les actions agressives des États-Unis. » Sous sa présidence, la guerre au Darfour, qui a débuté en 2003 dans cette région située dans l’ouest du Soudan, a provoqué la mort de 330 000 personnes et en a déplacé 2,7 millions d’autres, selon l’ONU.

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Si Karthoum cherche aujourd’hui à renforcer ses liens avec Moscou, c’est d’abord sur le plan militaire que les enjeux ont été définis par son dirigeant, afin de « rééquiper ses forces armées » – « les armes dont nous disposons sont de fabrication russe » – et pour envoyer des attachés militaires en formationen Russie. Omar Al-Bachir a d’ailleurs rencontré à ce sujet le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou.

En échange, il a proposé ses services pour que son pays « devienne la clé de la Russie en Afrique ». Quant à l’objectif d’un million de tonnes de blé importées de Russie, mis en avant par Vladimir Poutine, le dirigeant soudanais a tout simplement acquiescé : « Pour nous, c’est un bon chiffre. »
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/11/23/omar-al-bachir-se-propose-comme-cle-de-la-russie-en-afrique_5219395_3212.html#eAqKCsQ8ITCdMqCT.99

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