Ce sont 5 tonnes 175 kg de cannabis, 6 kg d’héroïne, 5,03 kg de cocaïne et 75 kg de haschis qui ont été saisis par les unités d’intervention de l’Office central des stupéfiants (OCS) au cours de l’année 2019. S’y ajoutent 170.372 comprimés de tramadol, 15.701 comprimés de diazépans, 3.844 comprimés d’éphédrine et 112 comprimés de métamphétamine. Pour ces trafics, 196 personnes ont été interpellées au cours de la même période. Parmi ces trafiquants, 20 sont des étrangers.
Ces informations ont été données, il y a quelques jours, par le directeur de l’OCS, le magistrat-colonel Adama Tounkara lors d’une conférence de presse au ministère de la Sécurité et de la Protection civile.
L’objectif de cette rencontre était de faire le bilan des activités réalisées par l’OCS courant 2019 et les perspectives pour 2020.
Il faut noter que ces saisies sont en baisse par rapport à celles de l’année 2018 où au moins 5 remorques, avec la capacité de transporter jusqu’à 4 tonnes de cannabis, ont été confisquées. Selon le principal animateur de la conférence, cette chute est due au fait que les trafiquants ont changé de stratégie pour faire passer leurs marchandises à la frontière.
Pour contrer le plan de ces bandits, le magistrat-colonel Adama Tounkara a promis de réadapter sa structure à la situation afin de les mettre aux arrêts.
Par ailleurs, l’OCS, selon son directeur, a intensifié la coopération sous-régionale avec les pays limitrophes pour pouvoir lutter efficacement contre le trafic international de drogue. C’est ainsi qu’avec le soutien de l’ambassade des États-Unis, il a organisé en mars 2019 une première rencontre sous régionale pour évaluer l’état du partage de renseignement et définir les canaux appropriés pour des échanges efficaces.
« Ce climat de confiance avec les partenaires a permis à l’OCS de bénéficier, au profit de son personnel, des formations spécialisées sur les techniques d’enquête et de recherche en matière de lutte contre le trafic des stupéfiants. Ces formations ont permis de bien outiller les compétences du personnel de l’OCS », a-t-il-témoigné. Ajoutant que ce renforcement de capacité a permis d’anticiper sur beaucoup de trafics ou de contribuer à boucler certaines enquêtes soit nationale soit internationale.
D’après le premier responsable de l’OCS, l’année 2019 a aussi été marquée par une amplification des activités de prévention et de sensibilisation.
À ce propos, il dira que sa structure a initié des activités de sensibilisation. L’OCS a également accompagné des activités organisées par les organisations de la société civile.
Au nombre de ces activités, colonel Adama Tounkara a cité l’incinération des drogues saisies par les différentes unités en charge de la lutte contre la drogue. Ainsi plus de 5 tonnes de cannabis, 170.372 comprimés de tramadol ont été incinérés à Kati le 29 juin 2019.
Parlant des activités à réaliser cette année, le directeur de l’OCS a annoncé la construction du siège de son organisation dont les études architecturales sont terminées, la ratification de la convention Medicrime par le Mali.
La réforme des textes notamment la loi 01-078 du 18 juillet 2001 pour intégrer les questions de prise en charge sanitaire des toxicodépendants et l’opérationnalisation de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue sont aussi programmées.
En réponse à une question relative à la culture du chanvre industriel dans notre pays, le patron de l’OCS a apporté des éclaircissements. « Il y a des personnes qui pensent qu’on est en train de légaliser la culture et la consommation du chanvre comme cela se fait dans d’autres pays. On est loin de là », a-t-il expliqué.
Bembablin DOUMBIA
Source: Journal l’Essor- Mali