L’opérationnalisation de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite est un vœu cher au président de la République, Ibrahim Boubacar Keita.
C’est le symbole de son engagement en faveur de l’assainissement de la gestion financière de l’administration publique au Mali et honore sa promesse aux Maliens à traquer tous les fonctionnaires de l’Etat qui s’enrichissent sur le dos du peuple. Il y tient. Et le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Mamadou Ismaël Konaté et son collègue en charge des Finances en ont conscience. Ainsi, après le léger retard pris dans la mise en œuvre du projet présidentiel suite à une opposition tenace de certains employés de l’Etat, les deux ministres décident de s’impliquer pour aider la structure à rebondir.
Le 8 août 2017, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite avait sursis à procéder à la mise en demeure des biens des fonctionnaires retardataires assujettis à la déclaration des biens assortie de sa décision d’observer une période de trois mois après l’échéance règlementaire du 31 août 2017. Depuis, le président de l’Office, Moumouni Guindo, et son équipe restent mobilisés pour mener à bon port le projet du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita. Et leurs efforts ne passent pas inaperçus.
Afin d’accélérer le processus en cours, les ministres en charge de la Justice, et des Finances les ont rejoints sur le front de la lutte contre la corruption en vue de les aider à surmonter les obstacles de parcours. C’était le mardi 12 septembre 2017 à la suite d’une visite dans les locaux de la structure sis à Hamdallaye ACI 2000. Les deux ministres ont été accueillis par le premier responsable de la structure, Moumouni Guindo et son équipe.
Après avoir remercié les deux membres du gouvernement pour cette visite, qui selon lui est une très forte symbolique, le président de l’OCLEI met ses hôtes dans le bain de l’état d’avancement de la mise en place de la structure : « Nous sommes à pied d’œuvre et nous sommes beaucoup avancés dans la phase de construction de la structure ». Selon Moumouni Guindo, un nombre important de dispositifs a déjà été mis en place. Il a aussi expliqué aux ministres que l’Office a déjà mené, au niveau interne, quelques activités portant sur des projets et des documents de planification devant servir de fil conducteur à la structure.
Par rapport à la déclaration des biens, Guindo révèle à ses hôtes qu’ils ont initié une série d’activités pour informer et sensibiliser un plus grand nombre de fonctionnaires concernés afin qu’ils reçoivent à temps toutes les informations relatives à leur devoir. « Pour cela, des campagnes médiatiques ont été initiées et effectuées dans plusieurs régions du pays. Plus de 2000 fonctionnaires et élus ont été éclairés. Au total, 10.000 formulaires de déclaration des biens et près de 5000 clés USB contenant des informations sur l’Office et un recueil sur les textes législatifs et réglementaires relatifs à la lutte contre l’enrichissement illicite ont été distribués », a expliqué Moumouni Guindo.
Après ce briefing du président de l’Office, le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, explique que sa démarche vise à s’assurer de la fonctionnalité de l’OCLEI. « Il s’agit de donner à l’Office les moyens techniques, matériels et humains pour qu’il puisse fonctionner et exécuter sa mission dans un cadre plus approprié. Mais de voir aussi avec les membres de l’OCLEI à quelle mesure nous pouvons continuer à les aider dans leurs tâches dont l’objectif principal est d’aller vers une gestion plus saine des deniers publics et une mobilisation plus accrue des recettes. Mais aujourd’hui, nous remarquons que le constat est positif», a dit le ministre Cissé.
Pour sa part, le ministre de la justice s’est dit très heureux de voir en face des cadres du Mali conscients de ce qu’ils font, qui ont un plan d’actions et qui se battent corps et âme à obtenir des résultats en vue de préserver les biens publics et l’intérêt national.
YZK