u Mali, la politique politicienne a fait que nul ne fait encore confiance à la sphère politique, à forte raison ceux qui l’exercent. Lassé des discours creux et des applaudissements insignifiants, ce peuple qui se pressait pour la démocratie, finit par en avoir marre, aujourd’hui. Mais qu’à cela ne tienne, donnons à César ce qui lui appartient. C’est pourquoi le temps est aujourd’hui venu d’en savoir davantage sur l’Honorable Oumar Mariko, reconnu pour la constance dans son combat politique. Cela s’est fait à travers une rencontre du patron du parti SADI avec la presse pour revisiter ses actions politiques.
« J’ai été élu député en 2007 jusqu’en 2012. Puis je suis rentré encore à l’Assemblée nationale en date de 2013 jusqu’à nos jours où le mandat des députés tend vers sa fin, conformément à la constitution. Chose qui justifie que j’ai fait 10 ans dans l’Assemblée nationale », a dit l’Honorable Mariko. Quand on fait 10 ans dans un travail, surtout dans des postes comme celui des députés, il est important d’évaluer les résultats pour savoir s’ils sont bons ou mauvais. Ainsi, de 2007 à 2012, « j’ai fait 12 interpellations de ministres, qui ont été aussi saisis par écrit cinq fois. Durant mon temps, j’ai pu parler sur les déclarations de politique générale », indique Oumar Mariko. Et de poursuivre par ceci : « Pendant ce mandat en cours, j’ai fait 7 interpellations de ministres. S’ajoutent à cela les 6 qui ont été faites par l’un des députés de SADI ».
Partant de son analyse, il convient de comprendre que depuis l’institution de l’Assemblée du Mali, aucun député n’a, dans le cadre de la défense et l’accomplissement parfait de son mandat pour la cause du peuple, interpellé l’Exécutif plus que lui. Lorsque les interpellations d’Amadou Araba s’ajoutent à celles du docteur Mariko, le résultat atteste qu’aucun parti politique au Mali n’a fait plus d’interpellations que le parti SADI. De ce passage, Oumar Mariko précise qu’il n’avait aucune volonté de se présenter aux élections législatives de 2012. Car, d’après lui, ce qu’il pensait être la mission d’un député a été transformée dans notre pays au profit du pouvoir en place. Décision sur laquelle il est revenu plus tard, suite aux interventions de ses militants.
Aux dires du député Mariko, après la chute du régime d’ATT en 2012, les Maliens se sont sous-estimés en faisant appel à certains pays comme le Sénégal, le Burkina Faso et la communauté internationale pour la simple raison qu’entre Maliens, « nous ne pouvons pas nous asseoir autour d’une même table pour parler de notre propre problème ». Or, rappelle-t-il, au moment de la chute du régime de Moussa Traoré, ce sont 208 personnes qui ont été tuées et 709 blessées. Suite à laquelle, il y a eu des assises et une réconciliation entre les Maliens.
Docteur Mariko pointe du doigt Nicolas Sarkozy dans la rébellion malienne. « Pour raison de combattre le guide libyen Mohammad Kadhafi, Sarkozy a fait entrer la rébellion au Mali. Lorsque je l’ai dit en 2013, beaucoup ne m’ont pas cru », a-t-il dit.
À écouter le député de Kolondiéba, l’état actuel du Mali est plus que honteux car, argumente-t-il, aucune autorité malienne ne peut mettre pied au Nord du pays sans l’accord des rebelles. Chose qui fait honte à tout citoyen responsable. Ce dernier poursuit par dire au peuple que c’est la loi du camp majoritaire qui s’applique à l’Assemblée nationale du Mali. C’est-à-dire que la situation de l’Assemblée nationale est faite de sorte que si le Parti n’a pas 15 députés en son nom, ses députés ne pourront pas interpeller le gouvernement ni écrire une simple lettre à la Cour constitutionnelle. Sur ce point, il énonce que parmi les 147 députés, le parti RPM détient 80% des députés. Cela voudrait tout simplement dire au peuple que c’est la loi RPM qui s’applique à tout le monde actuellement. Parce que les autres n’ont aucun poids.
Courant 2007, il dit avoir fait l’interpellation du ministre en charge de l’Office du Niger concernant les milliers d’hectares que les Libyens avaient acheté à l’office. Pour lequel achat, beaucoup de cultivateurs ont été contraints de laisser leur terre sous la pression gouvernementale. Il dit être intervenu dans l’affaire des 1000 tonnes d’engrais frelatés. C’est son intervention pour le cas des cultivateurs qui se trouvaient chassés par Abou Sow qui était le ministre chargé des questions agricoles. Ce, pour le non-paiement de leur facture d’eau, alors que lui, de même que certains fonctionnaires de haut niveau ne payaient pas leur facture. Les problèmes de l’HUICOMA et de la CMDT ont été aussi soumis au gouvernement en date du 9 décembre 2009 par l’Honorable Mariko.
Outre ces problèmes, Docteur Mariko explique également avoir fait des plaidoyers auprès du ministre des Maliens de l’extérieur par rapport aux traitements que subissaient nos compatriotes en Libye, à l’époque, de la part de leurs confrères libyens, voire des autorités maliennes. Le 17 juin 2009, il corrobore également que l’accord d’évacuation des Maliens en situation irrégulière dans les pays européens a été signé par le gouvernement qui le démentait. C’est pourquoi, précise-t-il, ce sont les autorités maliennes qui, jusqu’à présent, continuent d’aller chercher les Maliens pour les faire revenir à main vide au bercail.
Sur le dossier des partants volontaires dont 310 milliards Fcfa ont été décaissés par l’USAID et les autres, il dit avoir fait de son mieux en sa qualité de député dans cette histoire. Parlant de la vente du réseau de la SOTELMA du Mali par Alpha Oumar Konaré et ses complices au Sénégal, Mariko rappelle avoir suffisamment défendu ce dossier pour le peuple, en vain.
En ce qui concerne le plan éducatif, l’Honorable Mariko explique que c’est le projet PRODEC qui a ainsi détruit les écoles maliennes avec la construction anarchique des écoles par des fonctionnaires injustes qui ont pris cet argent destiné à l’amélioration du système scolaire au Mali, pour leur propre intérêt. Pourtant, déclare-t-il. Les sommes ainsi investies par les bailleurs ont été données sous forme d’aides aux écoles, indique-t-il. Dans son intervention, M. Mariko n’oublie pas son apport dans les problèmes du secteur minier et autres.
Se prononçant sur le domaine du transport, notamment de l’aéroport, Mariko martèle là aussi que le Mali disposait, sous Modibo Keita, d’une vingtaine d’avions qui ont été vendus par Moussa Traoré et son gouvernement.
Sur le projet de prorogation du mandat des députés en 2012, il dit être le premier à s’être battu contre ledit projet, tout comme l’actuel cas où les députés se sont illégalement donné le pouvoir de prolonger leur mandat. C’est la raison pour laquelle il n’a pas tardé à condamner l’actuelle prorogation du mandat des députés tout en exigeant le respect des normes républicaines et démocratiques au gouvernement malien qui ne mérite nullement d’être en place.
Mamadou Diarra
Le Pays