Le fleuve Niger est gravement atteint par la spéculation foncière à Moribabougou. Et la situation la plus alarmante est l’œuvre de Madame Gologo Mimi Diarra qui est entrain de remblayer le lit du fleuve depuis plusieurs mois.
A Moribabougou, le fleuve Niger fait l’objet d’une occupation qui ne dit pas son nom. Dans ce pays où l’on parle de protection de l’environnement, ce don naturel si vital est agressé de la façon la plus grave. Les occupants illégaux ont d’ailleurs procédé par la construction de longs murs en béton très ostensibles sur plusieurs dizaines de mètres pour barrer l’accès au public. Derrière ces fortifications, on assiste à un remplissage progressif du lit avec des pierres et de la latérite. Et scandaleusement, l’auteur de cet acte inqualifiable n’est autre que Madame Gologo Mimi Diarra non moins chef de cabinet de la ministre de l’environnement de l’assainissement et du développement durable. Malgré les protestations du Collectif pour la Défense du Patrimoine Foncier de Moribabougou et N’Gabacoro, elle continue le remblayage en faisant fi de tout. Le mois dernier, les membres de cette organisation ont tagué sur son mur « Le lit du fleuve est occupé par les bandits fonciers : Mme Gologo Mimi Diarra et autres ». Le lendemain ses hommes de main ont passé des couches de peinture sur les écritures pour les faire disparaitre. Les défenseurs du Patrimoine Foncier de Moribabougou et N’Gabacoro dénoncent régulièrement son « banditisme foncier depuis le 25 février 2018 où ils ont organisé leur premier sit-in devant les murs en béton qui envahissent le fleuve Niger à Moribabougou.
Avec le réfus de Madame Gologo d’arrêter son agression contre le fleuve, on a du mal à croire aux discours de Madame Keita Aida M’Bo sur les piliers de sa politique environnementale. En effet, celle que certains nomment « la dame verte » ne cesse de faire des discours captivants sur la lutte contre le changement climatique et la protection de la nature. « Restaurons les écosystèmes dégradés, un devoir noble contre les effets du changement climatiques. » a-t-elle dit lors de son passage à Tienfala pour la campagne de reboisement. L’année dernière, elle a défendu ces lignes dans certaines rencontres internationales comme au sommet des ministres de l’environnement au siège des nations unis et à la Cop 23 à Bonn en Allemagne. Pendant ce temps on apprend qu’elle travaille avec une personne qui coupe les arbres de la berge du fleuve, remplit le lit et met en place des fortifications comme pour montrer que la protection de l’écosystème au Mali n’est qu’un discours stérile.
Issa Santara
Par Ciwara Info