Suite à la fracassante révélation du rapport d’enquête, récemment publié par le ministère de l’Urbanisme,de l’Habitat, sur les logements sociaux avec environ 2174 logements fermés et inaccessibles, soit 21,14% des lots de N’Tabacoro, la Coalition pour la défense du droit au logement demande au ministre de tutelle à appliquer la loi, à savoir : leur réattribution.
En effet, après plusieurs mois d’enquêtes, les résultats de la mission de recensement mise en place par le département en charge de l’Habitat, rendus publics, la semaine dernière, ont froissé plus d’un : «Sur 10280 logements sociaux recensés, 650 logements sont en location, soit 6,32% ; 898 logements modifiés en R+1, soit 8,73% ; 34 logements modifiés en R+2, soit 0,01% ; 3108 logementssont avec annexes, soit 30,23% ; seul 3969 logements ne sont pas modifiés, soit 38,60%».
Ce qui a choqué de plus, ce sont les 2174 logements fermés et inaccessibles, soit 21,14%.
Cette situation a attiré la colère des demandeurs et des défenseurs de droit au logement. Ces derniers ne semblent pas imaginer de tel scandale dans la gestion des logements sociaux au Mali. Voilà pourquoi, la Coalition pour la défense du droit au logement rompt le silence.
Son président, Fousseyni Mariko, après avoir salué ce travail scientifique, réclamé depuis plusieurs années, du MUHDATP, Bréhima Kamena, qui ne ménage aucun effort depuis sa nomination pour mettre toute la lumière sur la gestion des logements sociaux au Mali, dit déploré cette pratique faite des logements sociaux contraire à la loi et «invite le ministre à la réattribution pure et simple des logements fermés hormis des cas de force majeurs et le retrait des équipements et des logements ayant changé de vocation et voir modifiés suivant les textes en vigueur».
Aussi, rappelle-t-il, cette enquête intervient après plusieurs alertes de la Coalition sur la gestion mafieuse du projet par des tiers-personnes.
Par conséquence, il invite l’Office de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) à s’intéresser à ce dossier.
Par ailleurs, révèle le président de la Coalition, certains disposeraient à eux «seuls plus de 15 logements sociaux». «Et comment paye-t-il ?» S’interroge M. Mariko, président de la CDDL.
A noyer, certains logements sociaux ont été transformés en pharmacie, crèche, boulangerie, medersa, etc.
Quant aux équipements publics, ils sont au nombre de 155 recensés, parmi lesquels : «111 sont occupés (40 sontoccupés licitement et 71 illicitement) ; 44 sont libres».
En tout cas ; ce soutien de la Coalition pour la défense du droit au logement vient renforcer le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population qui promet, en rapport avec les autres départements ministériels concernés et tous les acteurs, de prendre des mesures nécessaires face à cette menace sur le projet des logements sociaux au Mali.
A suivre…
O.D
Source : L’Indicateur du Renouveau