Les projets de loi portant création des Universités de Sikasso, Tombouctou, Gao ont été adoptés le 16 juin 2022 par le Conseil National de Transition en séance plénière, avec pour objectif d’adapter l’offre de formation aux besoins de l’économie locale.
L’initiative de la création d’universités régionales date de 2015, pour désengorger la ville de Bamako, diminuer le flux d’étudiants dans les universités et permettre aux habitants de ces régions d’effectuer leur cursus universitaire à moindre coût.
L’idée était d’identifier les filières de formation, d’écrire les avant-projets de textes de création et d’évaluer le potentiel enseignant, les besoins en recrutement, le coût des investissements à réaliser et le budget prévisionnel de fonctionnement.
Développement des régions
Les autorités de la transition ont voulu concrétiser cet important projet pour l’enseignement supérieur et pour le développement du pays. Récemment, la question a été évoquée par le Premier ministre Choguel Kokala Maïga lors d’un Conseil de Cabinet réunissant les membres du gouvernement et portant sur l’examen des avant-projets de loi créant des universités à Gao, Sikasso et Tombouctou, ensuite soumis à l’adoption par le CNT.
À ce jour, le Mali compte 5 Universités, dont celle de Ségou. « Il est normal que le pays dispose d’universités dans les régions administratives pour dépeupler la ville de Bamako. Elles jouent un rôle important dans le développement de la ville dans laquelle elles se trouvent, c’est un moteur d’innovation et un vecteur d’économies », affirme Mamadou Tounkara, Professeur à l’Université de Ségou.
La première université régionale, créée en 2010 et au début spécialisée en Agronomie et en Médecine animale, est par la suite devenue pluridisciplinaire et « plus de 10 000 jeunes de différentes régions y sont inscrits », ajoute M. Tounkara.
Spécialisations spécifiques
En attendant la mise en place effective des instances des trois nouvelles universités de Sikasso, Tombouctou et Gao, « le ministre en charge de l’Enseignement supérieur est autorisé à prendre toutes dispositions appropriées pour le démarrage de l’année universitaire ». La période transitoire ne pouvant excéder deux années après le démarrage effectif des activités pédagogiques, précise encore la loi.
« Les spécialisations sont spécifiques, elles sont définies par rapport à l’activité économique de chaque région », estime le Dr Seydou Loua, spécialiste en Sciences de l’éducation. Les filières ont été établies sur la base d’une logique locale : Sikasso est reconnue pour ses potentiels agricoles et miniers et Tombouctou pour ses spécialistes et ressources documentaires en études et recherches islamiques.
Aïssata THIAM
Source : Journal du Mali