Près de sept mois après la mort d’Emiliano Sala, de nouveaux éléments font leur apparition dans le cadre de l’enquête. Comme le rapporte ce mercredi les médias britanniques et le service de presse de l’île anglo-normande de Guernesey, au large de laquelle l’avion emprunté par l’attaquant argentin s’est abîmé en mer, Emiliano Sala et le pilote de l’avion, David Ibbotson, ont été exposés à des niveaux nocifs et “potentiellement mortels” de monoxyde de carbone dans le cockpit de l’appareil qui s’est écrasé dans la Manche le 21 janvier dernier. C’est ce que révèle l’AAIB (Air Accidents Investigation Branch), le bureau britannique en charge des enquêtes sur les accidents aériens au Royaume-Uni.
Des concentrations de monoxyde de carbone très importantes
Selon la BBC, les tests toxicologiques effectués sur le corps d’Emiliano Sala ont montré que les concentrations de monoxyde de carbone dans son sang étaient si importantes qu’elles auraient pu provoquer une crise, une perte de conscience ou une crise cardiaque. Le footballeur et le pilote de l’avion ont été exposés au monoxyde de carbone avant que l’appareil ne s’écrase. “Des tests toxicologiques ont révélé que le passager présentait un niveau de saturation élevé en COHb (produit associant le monoxyde de carbone et l’hémoglobine)”, a l’AAIB. Emiliano Sala présentait un taux de saturation en carboxyhémoglobine (COHb) de 58%.
“Un niveau de COHb de 50% ou plus chez un individu par ailleurs en bonne santé est généralement considéré comme potentiellement fatal”, précise l’AAIB. “Les symptômes associés à de faibles niveaux d’exposition (au monoxyde de carbone) peuvent être une somnolence et des vertiges, mais à mesure que le niveau d’exposition augmente, il peut entraîner une perte de conscience et la mort”, a souligné Geraint Herbert, responsable des accidents aériens au sein de l’AAIB.
Reste à déterminer comment ce monoxyde de carbone s’est retrouvé dans l’habitacle. il pourrait s’agir d’une défaillance du moteur. Les avocats de la famille Sala ont d’ailleurs demandé à ce que l’avion soit remonté hors de l’eau pour pouvoir établir comment le monoxyde de carbone avait pu pénétrer l’habitacle.
Le corps d’Emiliano Sala, qui venait d’être transféré du FC Nantes au club gallois de Cardiff, avait été localisé à bord de l’épave de l’avion, par 67 mètres de fond, et récupéré le 7 février, alors que celui du pilote n’a pas été retrouvé. Les premiers éléments de l’enquête menée par la justice britannique avaient conclu à un décès consécutif à des “blessures à la tête et au tronc”. En février, le bureau d’enquête britannique sur les accidents aériens avait établi que l’avion qui transportait Emiliano Sala n’était pas autorisé à effectuer des vols commerciaux.