Les députés du groupe parlementaire de l’opposition Vigilance républicaine pour la démocratie (VRD) ne veulent pas de la loi électorale votée à l’Assemblée nationale. Ils ont animé une conférence de presse le 16 septembre à la Maison de la presse pour réclamer le renvoi de la loi pour une seconde lecture.
Selon l’honorable Seydou Diawara, président du groupe parlementaire VRD, pendant la procédure d’examen du projet de loi électorale, la Commission chargée des lois de l’Assemblée nationale a eu des échanges avec des partis politiques et la société civile. Aux termes de ces échanges, la Commission, a-t-il ajouté, a formulé 92 amendements dont environ 75 relèvent des corrections de coquilles ou de précisons de certaines dispositions.
Le groupe VRD pour sa part a adressé au bureau de l’Assemblée nationale une trentaine d’amendements s’inscrivant dans le cadre du renforcement de la transparence et la sécurité des opérations de vote. Ses préoccupations portaient sur les conditions de parrainage, le payement d’une caution de 35 millions de F CFA pour être candidat à l’élection du président de la République, la répartition équitable des dix membres représentant les partis politiques de la majorité et de l’opposition au sein de la Céni, etc.
Malgré l’assouplissement des trois dispositions avec le maintien des anciennes modalités de parrainage, le groupe VRD s’insurge contre le rejet de ses amendements présentés en plénière. “Nous suggérons la prise en compte de toutes les dispositions pertinentes de la loi 2015-052/PRM du 18 décembre 2016, instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives.
Les listes de candidature aux élections locales doivent respecter l’alternance des sexes de la manière suivante : si deux candidatures du même sexe sont inscrites, la troisième doit être de l’autre sexe”, a ajouté l’honorable Diawara.
Le VRD souhaite la publication des listes de parrainage par la Cour constitutionnelle et leur insertion au Journal officiel, la sécurisation et la gestion transparente des cartes Nina n’ayant pu être remises à leurs titulaires, le renforcement des conditions de moralisation de la campagne électorale par l’interdiction des cas de campagne déguisée afin d’éviter l’achat de conscience.
Le VRD exige aussi le renforcement des dispositions relatives à l’interdiction de l’usage des moyens de l’Etat dans les campagnes électorales en vue d’accroître la transparence dans les scrutins et la tenue du vote le même jour sur toute l’étendue du territoire et pour toutes les catégories socioprofessionnelles, contrairement à la lettre de la loi votée, etc.
Conçue par le gouvernement, la nouvelle loi s’inscrit dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger. Mais, pour l’opposition, tout comme pour certains partis politiques neutres, elle comporte des insuffisances à corriger rapidement.
Harouna Tall
Source: Le Katois