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NOUVELLE FEUILLE DE ROUTE AU NORD MALI : Comme Saint Thomas, on attend de voir

La conciliabule sous l’arbre à palabres entre frères ennemis maliens, en l’occurrence les autorités de Bamako, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme, a débouché, le 27 mars dernier, sur une nouvelle feuille de route qui vise, entre autres, à étendre le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) aux principales villes du Nord, notamment Gao et Tombouctou, associer les acteurs de l’Accord d’Alger à la sécurisation du scrutin présidentiel de juillet prochain et faciliter le désarmement des belligérants.

Si l’on peut se réjouir de ce pas de plus sur le long chemin de la paix au pays d’Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), la question qui taraude tout de même les esprits,  est celle de savoir si cette feuille de route ne va pas connaître le même sort que les précédentes signées par les mêmes parties prenantes. Comme Saint Thomas, on attend de voir. En effet, des feuilles de route du genre, les Maliens en ont vu et pourraient en constituer une bibliothèque comme celle de Tombouctou, sans qu’elles n’aient produit l’effet escompté. Elles ont, le plus souvent, bien au contraire, constitué le combustible qui a activé le feu. En effet, les seules choses qu’ont en partage les protagonistes de la crise malienne, c’est la mauvaise foi et l’insécurité. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le risque est grand que cette nouvelle feuille de route sur laquelle les guerriers du désert ont apposé leurs signatures, se perde dans la poussière des galops de leurs chameaux.

Cette initiative ressemble fort à une récusation d’Alger

L’éventualité du scénario est d’autant plus accrue que cette initiative malo-malienne ressemble fort à une récusation d’Alger qui, jusque-là, jouait les bons offices sans que l’on ne voie, c’est vrai, les résultats sur le terrain. D’aucuns, d’ailleurs, voient dans cette mise à l’écart de l’Algérie, une possible  entrée en scène du Royaume chérifien qui avait reçu, avant sa tournée au Nord-Mali, le Premier ministre, Boubèye Maïga. Mais Rabat réussira-t-il là où l’Algérie qui partage la plus longue frontière avec le Mali et qui dispose de plus d’affinités avec certains acteurs de la crise, n’a pas réussi ? Wait and see. Mais peut-être que toute spéculation autour de la nouvelle feuille de route n’est que pessimisme injustifié et que les Maliens ont pris conscience qu’ils ne peuvent enterrer définitivement la hache de guerre et fumer le calumet de la paix, que de par leur propre initiative! En tout cas, ce serait tant mieux si tel était le cas. En attendant de voir si cette nouvelle feuille de route conduira les Maliens vers la paix dans l’immensité désertique du Nord Mali, celui qui tire le plus grand gain politique de ce nouvel accord, c’est bien le Premier ministre, Boubèye Maïga. L’on peut, en effet, considérer que cette feuille de route est l’une des retombées directes de sa visite dans le septentrion malien. Là-dessus, il aura fait mieux que certains de ses  prédécesseurs dont la visite sur place avait tourné court. Et puis, Bamako peut se frotter les mains dans la perspective d’une élection présidentielle apaisée dans les mois à venir.

SAHO

Le pays

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