L’adoption en Conseil des ministres du décret N°92-191 du5 octobre 1992 instituant la carte presse sur le rapport du ministre de l’Economie Numérique et de la Communication est une décision historique. Elle permettra d’améliorer les conditions d’exercice du métier de la presse dans notre pays et de redorer le blason de la profession de journaliste, dont n’importe qui détenait la carte professionnelle.
Comme une bouffée d’oxygène, la nouvelle de la mise en œuvre de la nouvelle carte de presse, sécurisée fut accueillie avec beaucoup de soulagement dans le milieu de la presse malienne. L’œuvre est de l’actuel ministre de l’Economie Numérique et de la Communication, M. Modibo Arouna Touré, qui ne manquait d’aucune occasion, depuis son arrivée en avril 2016 à la tête de ce département, pour rappeler sa détermination à assainir le paysage médiatique malien. Cela afin de tirer de cette noble profession, les brebis galeuses. Eh bien, son courage et son engagement ont payé car le Conseil des ministres à travers le décret N°92-191 du 5 octobre 1992 a institué une nouvelle carte de presse. Qui permettra de corriger les insuffisances signalées, dont la non traçabilité des détenteurs et le format qui ne respectait pas les normes en termes de pièces professionnelles. Or, la carte de presse est considérée comme un document professionnel qui permet aux hommes de média d’avoir accès aux informations, partout et en tout lieu.
La nouvelle carte comme toute pièce sécurisée comportera les informations du titulaire, d’où son empreinte digitale. Pour son acquisition, le demandeur aura l’obligation de fournir à la Commission d’attribution, les pièces en bonne et due forme suivantes : un extrait d’acte de naissance ou la photocopie légalisée de la pièce d’identité, un extrait de casier judiciaire datant de moins de trois mois, un CV, une déclaration sur l’honneur que le journalisme est sa profession, une attestation dûment établie et signée par le directeur de publication ou l’éditeur, un engagement de tenir la commission informée de tout changement intervenu dans la situation avec obligation de rendre la carte à la commission au cas où le titulaire perdrait sa qualité de journaliste. Déjà au niveau du cabinet du MENC, toutes les mesures ont été prises pour le respect strict de ces conditions et la diligence dans l’établissement de cette nouvelle carte de presse.
Cette innovation courageuse du ministre Touré fut saluée par de nombreux partons de presse. Cela au même titre que les responsables des organisations professionnelles de média. Certains n’hésitent pas de parler de la première « révolution numérique » de la presse malienne. Car il permettra aux hommes de media de pouvoir échapper à certaines tracasseries policières et de rejet d’accès à des grandes rencontres, d’envergure internationale.
Cependant, cette nouvelle carte met chaque acteur de la presse sous le contrôle strict de la Commission, afin de contrôler les dérives, les excès et les entorses au code de l’éthique et de la déontologie du journalisme. Car la carte peut être retirée à tout journaliste lorsqu’il subit une condamnation affective ou infamante non amnistiée ou en cas de viol de manière flagrante des règles de l’éthique et de la déontologie. Ce qui est bien clair !
Maïmouna Sidibé
Le Sursaut