Problème d’accessibilité, lenteur des travaux en cours, constructions illicites, les nouveaux logements sociaux de N’Tabacoro attribués récemment ne sont toujours pas prêts, après quatre mois après la publication des listes des bénéficiaires.
A N’Tabacoro sur les sites des nouveaux logements sociaux attribués en mai dernier, le collectif des demandeurs des logements sociaux, devenu une Organisation de Défense du Droit au Logement du Mali (ODDLMALI) a effectué une visite de terrain le mardi 03 septembre dernier. Objectif : faire le constat des irrégularités et informer les plus hautes autorités pour disposition à prendre.
Ce qui frappe en premier lieu est que des routes goudronnées sont coupées par des constructions illicites en chantier ou déjà terminées. Des caniveaux réalisés terminent directement dans des concessions particulières, des espaces verts réservés pour abriter le centre de santé public ont été transformés en magasins par des particuliers. Ces constats, frustrants, sont bien réels sur les sites des nouveaux logements dont les bénéficiaires attendent impatiemment la remise des clés.
L’accessibilité des logements est le premier des soucis, du fait des constructions illicites. En principe, celles-ci doivent être démolies dans les meilleurs délais. Menu de la cartographie des lieux et accompagné d’huissier, le président des demandeurs des logements sociaux et son équipe ont visité, site après site, les nouvelles attributions, constatant les cas d’irrégularités qui ne répondent pas aux normes des logements sociaux.
Si la route d’entrée principale qui devrait communiquer avec celle reliant les nouveaux logements est coupée par des constructions illicites, le problème demeure le même pour les nouveaux bâtiments pour le même problème.
Ce problème n’a pas été constaté par le Premier ministre d’alors Soumeylou Boubeye Maiga qui avait autorisé la démolition des maisons construites sur la route quand il avait visité les sites.
Complicité
« Il y a eu une complicité entre les propriétaires de ces maisons occupants les voies publiques et les agents de l’OMH en guidant les pas de Soumeylou Boubèye Maiga là où le problème était minime », peste un membre de la délégation.
Pour le président Moussa Touré le problème de route principale doit être rapidement résolu par les autorités pour que les bénéficiaires ne puissent pas être confrontés à des difficultés de regagner leurs domiciles.
Les responsables des demandeurs de logements ont sillonné même les chantiers en cours de construction pour constater la qualité du travail et dénoncer l’inverse. Dans les constructions en cours de l’entreprise chinoise Boyi Construction Sarl, les visiteurs n’ont pas caché leur amertume face à l’état des briques ressemblant plus en banco qu’en ciment. Et un visiteur de s’interroger : « Depuis quand les chinois font du bon travail en Afrique ? ».
Autre étape de cette visite a concerné le cas des gens en location dans les logements attribués en 2015, contrairement à la politique nationale qui destine ces logements aux gens qui sont le besoin.
Des logements sociaux en location
Dans un seul carré nous avons compté une dizaine de maisons mises en location à des prix d’or. Ainsi, les logements N°3753, porte : 178 ; log : 3700, porte : 160 ; log : 3763, porte : 228 ; log : 3769, porte : 258, etc. sont toutes en location, certaines gérées par des agences immobilières, le prix varie entre 100.000 F ; 75.000 F ; 60.000 F et même 35.000 F. A ces maisons s’ajoutent d’autres toujours fermées et certaines utilisées pour enclos aux moutons.
Pour les responsables des demandeurs des logements sociaux cela est inadmissible, l’Etat doit prendre toutes ses responsabilités pour réattribuer aux occupants les maisons mises en location.
« Nous allons informer qui de droit, et ferons tout pour que ces maisons vous reviennent. Ceux qui ne sont pas dans le besoin ne doivent pas bénéficier et les commercialiser », a souligné le Président Touré.
Ousmane MORBA
Source: L’Observatoire