Des troupes gouvernementales faisaient route dimanche vers Bouaké, deuxième ville de Côte d’Ivoire contrôlée par des soldats mutins, laissant craindre des affrontements au troisième jour de manifestations de certains militaires qui réclament le versement de primes.
Au moins cinq habitants de cette ville ont été blessés par des tirs de militaires en colère qui voulaient disperser un rassemblement contre leur mouvement de protestation, a déclaré un témoin. Ce dernier a indiqué avoir vu cinq personnes soignées pour des blessures par balles dans le principal hôpital de Bouaké. Deux autres manifestants recevaient aussi des soins après avoir été passés à tabac, a-t-il ajouté.
Jusqu’à présent les forces soutenant le gouvernement du président Alassane Ouattara se sont tenues à distance de ces mouvements de grogne mais, dimanche, un important convoi militaire est arrivé à Tiebissou, située à une soixantaine de kilomètres au sud de Bouaké.
Un soldat présent dans le convoi et contacté par Reuters a précisé que les troupes ne faisaient qu’une halte technique à Tiebissou et qu’elles allaient reprendre leur route vers Bouaké.
“Nous savons que les forces spéciales, la garde républicaine et les gendarmes sont en route pour venir ici et nous les attendons”, a déclaré le sergent Seydou Koné, porte-parole des mutins. Ces derniers avaient annoncé dans la journée avoir levé les barrages aux entrées de Bouaké. Des témoins et un parlementaire avaient confirmé que le trafic automobile s’était fluidifié aux abords de la grande ville du nord du pays.
Les mutins ont décidé de bloquer à nouveau les accès à l’agglomération qui est un important point de transit entre la capitale économique Abidjan et les pays voisins, le Mali et le Burkina Faso.
lefigaro