Entre lui et l’ex-président, c’était l’entente pour ne pas dire la cordialité ; à tel point qu’ATT ne s’empêchait pas de l’encenser en public. L’ex-chef de l’Etat le préférait aux intellectuels pour, avait-il justifié, sa sincérité et sa clarté.
Toujours sous l’emprise des années de bombance sous le régime précédent, le président de l’Apcam, qui a goûté aux délices du pouvoir, n’entend plus le quitter. Sans chercher midi à quatorze heures, il a tourné casaque pour se mettre au service du nouveau prince.

« Les vrais amis se reconnaissent dans le besoin », enseigne la sagesse italienne. De cela, le président de l’Apcam, apparemment, n’en a cure ! L’exil dakarois d’ATT est même pain béni pour lui pour s’afficher aux côtés du nouveau pouvoir. Loin des yeux, loin du cœur.
Ne quittant pas d’une semelle le chef de l’Etat en exercice lors d’un récent sommet de la FAO à Rome, il a osé arborer une chemise à l’effigie de celui qu’il ne manquait pas d’ironiser du temps de la splendeur du PDES (parti des soutiens d’ATT). Rien que ça !
Du jour au lendemain, il s’est transformé en louangeur du président IBK. Où est la sincérité ? Où est la clarté chez un homme qui peut retourner la veste en deux temps trois mouvements ?
A vrai dire, le président de l’Apcam, comme les Etats, n’a pas d’amis, mais des intérêts. Et dans le système en cours, basé sur le braconnage des biens et de l’argent publics, ce rusé aux allures de naïf, essaye de s’en tirer à bon compte.
Certes la gouvernance globale est déplorable, mais dans l’affaire des engrais frelatés, le président de l’Apcam, qui exige des fournisseurs indélicats de retirer et de remplacer leurs produits hors normes, nous demande de prendre nos vessies pour des lanternes.
Où était-il pour s’assurer de la qualité des produits avant leur réception ? Le cahier des charges n’imposait-il pas des règles de conformité du début à la fin de l’opération ? C’est vraiment Dieu qui a sauvé les Maliens, sinon le crime était presque parfait.
En acceptant dans les magasins de l’engrais réputé nocif pour la santé publique, les animaux et les arbres avant de ruer dans les brancards, le président de l’Apcam se comporte en ennemi de la préservation de notre écosystème en butte à toutes sortes d’agressions.
Il ne pouvait en être autrement pour ce présumé défenseur de l’agriculture, soupçonné d’avoir spolié des paysans de leurs terres. Sans oublier qu’il a goûté aussi dans l’affaire des vaccins de mauvaise qualité destinés au cheptel malien.
Avant que le chef de l’Etat tire les leçons, nous nous permettons de lui coller un zéro à la base.