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ENGRAIS :: Les responsables, les coupables et les passifs

Tous les acteurs et protagonistes sont unanimes : il y a de l’engrais de mauvaise qualité qui est entré au Mali. Les analyses divergent sur le reste.

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Dans le cadre de la restructuration de la Compagnie malienne de développement du textile (CMDT) en 2006, le volet gestion des intrants lui a été retiré. A sa place, il a été mis en place un Groupement d’intérêt économique (GIE). Ce GIE est composé des syndicats des cotonculteurs, mais la CMDT et l’OHVN sont également membres.

Présentement, le GIE est présidé par Bakary Togola, également président de l’Apcam. Pour la campagne agricole 2015-2016, le GIE UN-SCPC/CMDT/OHVN a commandé 224 000 tonnes d’engrais, toutes spéculations confondues. Une vingtaine de sociétés se sont vu partager le marché. Cependant, selon une de nos sources, les importateurs ont été tiqués par le « fossé » entre les prix pratiqués par Somadeco et les autres fournisseurs.

« Nous étions tous dans les mêmes fourchettes de prix, sauf Somadeco qui avait des prix étonnement trop bas. Un entrepreneur ayant pour vocation de faire du profit, nous nous sommes dits qu’il y a anguille sous roche« , affirme notre interlocuteur.

Tout serait d’abord parti d’une correspondance de Toguna Agro-industrie au président du GIE UN-SCPC/CMDT/OHVN. Dans cette correspondance en date du 17 novembre 2014, Toguna attirait l’attention du président du GIE sur la qualité des produits de certains fournisseurs, « surtout ceux se fournissant chez Timac en Italie ». Toguna invitait également le GIE à procéder à des analyses avant réception « par un laboratoire indépendant ».

Le second « dysfonctionnement » que soulignent les acteurs du secteur, c’est le fait que le gouvernement malien n’ait réservé aucune suite à une correspondance du ministre ivoirien de l’Agriculture. Celui-ci, dans une correspondance en date du 14 janvier 2014, disait à son homologue malien« que des engrais non conformes aux normes de qualité, telles que définies dans le Manuel de procédure de contrôle des engrais de la Cédéao, sont importés et commercialisés en Côte d’Ivoire et dans la sous-région. Les sociétés importatrices sont, pour la plupart, installées en Côte d’Ivoire et au Mali ». « Cette correspondance était suffisante pour que les autorités maliennes cherchent à savoir quelles sont les importateurs maliens qui l’ont fait ».

De son côté, le PDG de la CMDT affirme que les analyses qui ont été pratiquées ont montré des faiblesses chez tous les fournisseurs, en mettant d’ailleurs Toguna au premier plan. Toguna réfute ces données.« On affirme que nous avons 475 tonnes d’urée non conformes. Au moment de ces analyses, il se trouve que nous n’avions livrée aucun gramme d’urée ».

Kalifa Sanogo tempère quand même : le taux d’engrais non conforme est de 2 %. Mais, il cite des laboratoires comme le Centre international pour la fertilisation des sols au Ghana et d’autres qui ont pratiqué les analyses. « Il n’y a pas péril sur la filière », affirme le PDG Kalifa Sanogo qui déplore cependant notre trop grande dépendance de l’extérieur.

« Tant que nous ne maîtriserons pas et ne produirons pas nous-mêmes notre engrais, il y aura des problèmes. Notre capacité financière ne nous permettra d’avoir que des produits de bout de chaîne », dit-il.

Pourtant, unanimement, les importateurs crient au péril sur la campagne et sur la filière. L’ORTM a voulu faire un débat avec l’honorable Bafotigui Diallo, mais, elle en a été empêchée par les militants Rassemblement pour le Mali (RPM, parti au pouvoir). Le président IBK a fait de son côté des déclarations appuyées par le Premier ministre lors de sa DPG.

On attend donc de voir.

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