Autonomie, indépendance, … ? En tout cas, le mystère reste bien présent autour du sort à réserver à la capitale de l’Adrar des Ifoghas, alors que les négociations entre le gouvernement malien et les mouvements armés doivent en principe s’ouvrir ce 16 juillet 2014 à Alger, selon de sources bien introduites. De récentes révélations faites dans la presse malienne font cependant peser de réels soupçons sur une certaine communauté internationale de vouloir entériner la partition du Mali.
Sous l’égide de la communauté internationale, gouvernement malien, représentants des groupes armés et ceux des mouvements d’autodéfense se retrouveront, ce 16 juillet 2014, autour d’une même table, dans la capitale algérienne. Ces négociations qui se veulent inclusives devront aboutir à la signature d’un accord de paix définitif dans le dossier de la crise malienne.
Le Gouvernement, lui, a réaffirmé son attachement indéfectible à l’indivisibilité du territoire national, et proposé une décentralisation beaucoup plus poussée. Dans quel cas l’Etat malien s’engage à accorder de larges compétences aux différentes régions administratives afin de leur permettre de s’autogérer grâce à des autorités décentralisées élues au suffrage direct et universel. Toutefois, des observateurs du dossier du Nord craignent désormais que les discussions annoncées du côté d’Alger ne passent que pour une simple formalité au regard de récentes révélations relatives au statut à accorder à l’«Azawad».
Le Mali au cœur du complot ?
Si, dans les discours officiels, la communauté internationale ne fait jusque-là pas mystère de son attachement au caractère laïc, à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali, les récentes révélations distillées dans la presse malienne font grincer les dents à plusieurs de nos compatriotes qui s’interrogent désormais sur ce qui se trame contre notre pays. En effet, dans sa parution de mardi 8 juillet 2014, nos confrères de L’indépendant font état de l’existence d’un document concocté par les partenaires impliqués dans la résolution de la crise malienne, et qui reflète parfaitement les doléances des mouvements séparatismes du Nord-Mali. Selon le confrère, ce document, tenu confidentiel, a été remis aux différentes parties lors des récentes discussions préliminaires, et parvenu aux autorités maliennes. En clair, au même titre que l’Etat du Mali, le document prévoit une administration, un parlement et un système judiciaire azawadiens, et habilite l’«Azawad» à signer des accords régionaux et internationaux et à exploiter ses ressources minières et minérales. Ces prérogatives laissent entrevoir que bien plus qu’un simple statut particulier réclamé par les groupes armés, c’est un vrai Etat azawadien qui en train de s’ériger au Nord du Mali.
D’ailleurs, de sources proches du dossier du Nord la partition du Mali est d’autant vraisemblable que l’Azawad disposent depuis de ses propres documents administratifs, notamment le passeport et la carte «nationale» d’identité. Aussi, selon les mêmes sources, si les examens de fin d’année 2013-2014 n’ont pas été organisés à Kidal, cela est dû en grande partie à des velléités indépendantistes, l’ «Etat» Azawad ayant déjà en projet d’ouvrir ses propres universités et autres écoles. Pire, l’administration régionale kidaloise aurait même cessé de délivrer des documents administratifs «maliens». Toute cette situation serait entretenue par la communauté internationale au détriment de l’Etat malien qui assiste, impuissant, à sa partition de fait. En tout cas, les négociations qui s’annoncent à Alger sont vues par plusieurs observateurs du dossier comme le temps de la clarification de la situation de Kidal.
Bakary SOGODOGO