Que font réellement les forces internationales, ici, chez nous ? C’est la question que se posent nombre de nos compatriotes. Certains ont d’autant plus raison que ces forces s’adonnent, elles aussi, souvent, à des pratiques incompréhensibles, très bizarres et condamnables.
Tel fut le cas, mercredi 05 juin dernier, quand les habitants de Rarhous ont assisté, impuissants, à l’enlèvement pur et simple de Boudamah Ould Haman, par des militaires français de l’opération Barkhane à bord d’un hélicoptère.
Ould Haman, faut-il le rappeler, un jeune commerçant de la fraction de Oulad Ghanam, âgé de 30 ans, est un leader religieux et communautaire influent de la zone. Il se trouvait dans un village nommé Intkba entre Gourma-Rharous et Zarho, Commune de Ber, quand il a été surpris et amené, manu militari, par les soldats français qui le détiennent encore, sans qu’on ne sache pourquoi et au grand dam de sa famille et toute sa communauté.
Quelques jours plus tard, le dimanche 9 juin, pour confirmer les agissements bizarres de ces forces internationales, des militaires de l’opération Barkhane (encore eux) ont tiré, sans discernement et sans qu’on ne sache pourquoi, sur un véhicule civil à environ 20 kilomètres à l’est de Lerneb sur l’axe qui mène à Razelma. Le bilan est très lourd : 3 civils morts (un père et ses deux fils).
Pour confirmer cette bavure et la condamner, la communauté Kel-Razzaf Ichirifenne, dont est issue la famille, a annoncé «qu’une mission de Barkhane en mission dans le secteur de Raz El Ma a ouvert le feu sur un véhicule de civils le samedi 8 Juin 2019 contenant 3 personnes dont un mineur», et rappelé que «les personnes victimes s’appellent Ahmad AG Assadeck, Hamama AG Hamaty et Ali AG Abdallah».
Le chef de famille Ahmad Ag Assadeck, poursuit le même communiqué, laisse derrière lui une veuve et des orphelins sans assistance. La communauté Kel Razzaf a fermement condamné cet acte qu’elle a qualifié d’odieux et a demandé que justice soit rendue.
Moussa Touré
Source : Nouvelle Libération