Au Mali, les présidents des autorités intérimaires régionales sont installés, à partir de ce samedi 18 février à Kidal, puis en début de semaine pour les autres régions du Nord : Gao, Tombouctou, Ménaka et Taoudeni.
Ces postes clefs ont été partagés entre la partie gouvernementale et les mouvements armés signataires de l’accord de paix, Plateforme pro-Bamako et ex-rebelles de la CMA. Prévues par l’accord de paix signé en juin 2015, ces autorités intérimaires étaient attendues depuis bien longtemps.
Avec près d’un an et demi de retard, dû aux atermoiements du gouvernement comme des mouvements armés signataires, les présidents des conseils régionaux intérimaires sont donc enfin nommés. Les présidences ont été partagées entre les trois parties : gouvernement, Plateforme pro-Bamako et ex-rebelles de la CMA. Toutes sont bien sûr représentées au sein de ces conseils. Leurs membres seront issus des services déconcentrés de l’Etat, de la société civile ou du secteur privé, ainsi que des conseils sortants.
Ces conseils régionaux intérimaires ont donc la double vertu d’acter le retour de l’Etat dans toutes les régions du Nord, y compris à Kidal,fief des ex-rebelles, et d’impliquer officiellement les mouvements armés signataires de l’accord de paix dans l’administration des territoires dont ils sont issus. L’installation de ces conseils régionaux est donc un acte symbolique et politique, mais en pratique ces conseils ne pourront travailler que lorsque le mécanisme opérationnel conjoint, prévu par l’accord de paix pour sécuriser le Nord, avec notamment des patrouilles conjointes, sera fonctionnel.
Ces autorités intérimaires laisseront ensuite la place aux organes décentralisés et pérennes prévus par l’accord. Initialement, la période intérimaire devait durer 24 mois au maximum.
Ces conseils régionaux intérimaires suscitent déjà des critiques, notamment de la part de certains groupes politico-militaires non signataires de l’accord de paix, qui ne siègent donc pas au Comité de suivi de l’accord, ainsi que de la part de mouvements politiques et citoyens maliens, qui critiquent ces choix et dénoncent un manque de consultation des populations.
Source: rfi