Pour ne pas le laisser totalement en rade, ses amis politiques lui ont finalement trouvé une planque, ce qui va permettre à Bocary Tréta d’arrêter un peu de tirer à boulets rouges sur tout ce qui bouge depuis son renvoi sans ménagement du gouvernement, le 15 janvier 2016.

Quatre petits mois après son départ du gouvernement, Bocary Tréta, ci-devant n°2 du gouvernement, a été nommé hier représentant de l’Etat au conseil d’administration de la Banque malienne de solidarité (BMS-SA) qui vient d’absorber la Banque de l’habitat du Mali (BHM-SA). A ce titre, l’ancien ministre du Développement rural devra présider le conseil d’administration de l’établissement bancaire.

Hier en communications orales, le conseil des ministres a été informé de la nomination M. Tréta à ce poste. En vue de constituer une Banque de solidarité plus forte, et pour respecter les normes édictées par l’Union économique monétaire ouest-africaine (Uémoa), le gouvernement a décidé la fusion entre la BMS et la BHM. Cette opération a été bouclée le 31 mars dernier.

Né en 1954 à Diondiori dans la région de Mopti, Bocary Tréta est titulaire d’un doctorat d’Etat en alimentation et nutrition animale de l’Académie vétérinaire de Moscou de l’Université de l’amitié des peuples Patrice Lumumba. Il a été directeur de recherche en zootechnie à l’Institut polytechnique rural de formation et de recherche appliquée de Katibougou (IPR/Ifra).

Sur le plan politique, Bocary Tréta a été membre de plusieurs formations politiques parmi lesquelles : l’Alliance pour la démocratie au Mali/Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma/PASJ), le Rassemblement pour le Mali (RPM), le Parti malien pour la révolution et la démocratie (PMRD), le Front national démocratique et populaire (FNDP).

Sous le régime de l’Adéma à la fin des années 1990, il avait dirigé un grand projet de réforme de l’agriculture dénommé Camopa. Après une traversée du désert, l’homme avait rebondi en qualité de ministre de la Pêche et de l’Elevage dans le gouvernement Mariam Khaïdama Cissé jusqu’au coup d’Etat du 22 mars 2012.

Il était le ministre du Développement rural depuis l’avènement du président IBK jusqu’à son limogeage en début de l’année. Son passage au MDR (Agriculture, Elevage et Pêche alors réunis en un seul département) a été émaillé par l’éclatement de plusieurs scandales comme ceux des engrais frelatés et des 1000 tracteurs… on en oublie. Toutes choses qui n’avaient pas manqué d’éclabousser le régime du président Ibrahim Boubacar Kéita.

Etre banquier dans ces conditions reste un énorme défi que le promu devra relever.

Nabila

Source : l’indicateur du renouveau