C’est à travers le décret N°2018/0736 P-RM du 21 septembre 2018, que le ministre de l’Innovation et de la recherche scientifique, Assétou Founè Samaké, a nommé un nouveau recteur à l’Université des sciences techniques et technologique de Bamako (USTTB), en la personne de Pr. Mahamadou Ali Théra. Une nomination qui viole les lois régissant l’enseignement supérieur au Mali.
Rappel des faits
Le décret en question qui nomme Pr. Mahamadou Ali Théra à la tête de l’USTTB se réfère à plusieurs autres comme celui N°2018-0711/P-RM du septembre 2018 portant nomination du Premier ministre et celui N°2018/0712/P-RM du 09 septembre portant nomination des membres du gouvernement.
Avant ces décrets, Mme le ministre Samaké dirigeait l’enseignement supérieur. Et depuis, le ministre Samaké a perdu la gestion de l’enseignement supérieur au profit d’Abinou Témé qui, en plus de l’éducation de base et du secondaire, hérite désormais de l’enseignement supérieur. Et quant au désormais ancien ministre de l’enseignement supérieur, en la personne d’Assétou Founè Samaké, elle se contente de l’innovation et de la recherche scientifique.
Sachant bien que l’enseignement supérieur n’est plus de son ressort, elle a pris ce décret en violation fragrante des lois de l’enseignement supérieur. Et pis, le recteur est nommé, selon l’article 20 du statut des universités du Mali, suite à un appel à candidatures et les trois meilleurs dossiers sont proposés au ministre de tutelle afin qu’il en choisisse le meilleur (le recteur). Et il est nommé par le conseil des ministres.
Pour ce cas, non seulement le ministre Samaké n’a pas autorité pour nommer un recteur, mais en plus, il n’y a jamais eu d’appel à candidatures à plus forte raison une nomination en conseil des ministres. Selon nos informations, le conseil des ministres aurait été informé à travers une communication écrite.
Mieux, le décret en question a été signé, en plus du ministre de l’innovation et de la recherche scientifique Assétou Founè Samaké, par le président de la République Ibrahim Boubacar Keita, le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga et le ministre de l’économie et des finances Dr. Boubou Cissé.
Le ministre de tutelle, en l’occurrence le ministre de l’éducation nationale, Pr. Abinou Témé, n’a pas participé à cette manœuvre au sommet de l’Etat. La signature de ces autorités montre à suffisance qu’elles ont volontairement violé les textes et les lois de la République.
André Traoré
Soleil Hebdo