La tentative de prise en otage de la décision de nomination d’un directeur général adjoint de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) n’est ni plus ni moins qu’un hold-up syndical. De quoi les syndicats de l’INPS ont -ils peur ?
Le choix d’un directeur général adjoint (Dga) de l’INPS n’a jamais fait l’unanimité à cause des divergences entre les différents syndicats. Tirant les enseignements de cet état de fait, le ministre de l’Action humanitaire, de la Solidarité et de la Reconstruction du nord, Hammadoun Konaté, ne pouvait mieux choisir que ce cadre sur la seule base de ses compétences avérées. Inspecteur de travail et de la sécurité sociale, l’intéressé – cela est vérifiable- qui a déjà fait ses preuves à la tête d’autres services, a incontestablement le profil du métier.
Seulement voilà : sous le pretexte fallacieux qu’il nest pas du serail, un groupuscule de personnes, uniquement guidé par des intérêts sordides et personnels sous la couverture du syndicat, s’emploie à prendre en otage cette décision du ministre Konaté en menaçant de débrayage et en proliférant des menaces à peine voilées. Ce qui amène à poser la sempiternelle question du rôle du syndicat dans un service. Est-ce que le syndicat a pour rôle de contester la décision d’un ministre prise en toute légalité ?
Celui qui a le pantalon troué a peur de grimper sur un arbre, dit-on. Ces personnes qui s’agitent contre la nomination de ce cadre intègre, compétent et patriote ont certainement raison de le faire, mouillées qu’elles sont dans le scandale de recrutement massif à l’INPS qui n’a pas pu être mené à terme pour des raisons de flagrante déviance.
Il est vrai que l’INPS a toujours été un panier de crabes où le recrutement a été très souvent une affaire de famille.
A cet égard l’arrivée d’un “homme neuf” peut susciter quelque appréhension dans la boîte, surtout au niveau de ceux qui la considèrent comme leur patrimoine. En outre, spécieux argument selon lequel le Dga doit être toujours issu de l’INPS ne peut nullement prospérer car il n’est acté dans aucun texte législatif et règlementaire. Mieux, il ne peut même pas être considéré comme un gentlemen agreement.
En tout état de cause, au moment où l’on parle de la restauration de l’autorité de l’Etat, de la lutte contre la corruption et de la mal gouvernance, il ne sied pas à un syndicat de discuter une nomination qui est exclusivement du pouvoir discrétionnaire du ministre. Il en est ainsi dans tous les pays bien organisés et toutes les structures qui se respectent et qui respectent la tutelle.
Nous osons espérer cependant que le ministre Konaté dont l’intégrité, la compétence et la hauteur de vue sont unanimement reconnues dans le choix de ses collaborateurs restera ferme sur sa décision et secouer le cocotier pour que ce fleuron des services du Mali retrouve son lustre d’antan.
Affaire à suivre.
Chiaka DOUMBIA
source : Le Challenger