Depuis quelques semaines, suite à la sortie publique de Mme Bouaré Fily Sissoko pour tenter de rabattre le caquet à Soumaïla Cissé qui s’expliquait sur sa gestion au niveau de la Commission de l’Uemoa, suite aux informations graves publiées par le journal sénégalais L’Observateur, accusant Soumaïla de mauvaise gouvernance, la nomination de Fily comme commissaire de l‘Uemoa, jusque-là passée presqu’inaperçue, revient sous les lambris dorés de l’actualité. Et pour cause !

Dans le milieu des douaniers, la nomination de Mme Bouaré Fily Sissoko est diversement appréciée. Il y en a qui se réjouissent que le poste de commissaire à l’Uemoa puisse enfin revenir à un membre de leur corporation, puisque Mme Bouaré Fily Sissoko, pour ceux qui l’avaient oublié, est du service des douanes du Mali. Et ces douaniers de soutenir qu’à l’heure actuelle, un haut cadre des douanes assurerait mieux que quiconque la défense des intérêts du Mali en matière de politique d’intégration, notamment en ce qui concerne la législation sur les échanges où le Mali est très souvent lésé au profit des pays côtiers.

Mais d’autres cadres des douanes estiment que le traitement accordé à un commissaire de l’Uemoa n’est rien par rapport à ce que pourrait gagner un haut cadre des douanes au Mali, tout en restant près des siens. Pour eux, justement, c’est à cause de cela que les douaniers n’étaient plus motivés pour ce poste.

Mais une chose est sure : avec cette nomination à l’Uemoa, Mme Bouaré Fily Sissoko se met au frais, en attendant de voir ce que deviendront les dossiers transmis à la justice et qui l’accablent dans les affaires de l’achat de l’avion d’IBK et du marché de gré à gré donné à Sidy Kagnassy pour près de 70 milliards de nos francs pour des équipements militaires. Même si elle avait adressé une lettre à IBK le suppliant de demander à la justice de faire toute la lumière sur cette affaire.

Selon plusieurs témoignages reçus de professionnels du corps judiciaires, jamais, de leur mémoire, ils n’ont reçu de dossiers aussi limpides que l’audit effectué par le Bureau du Vérificateur général et la section des comptes de la Cour suprême sur ces deux gros scandales qui ont englouti plus d’une centaine de milliards de FCFA du Trésor public.

Cette raison, en tout cas, justifie mieux la décision prise par IBK en ce qui concerne Mme Bouaré Fily Sissoko que celle que l’on veut faire passer ces derniers temps, à savoir que c’est pour aller farfouiller dans la gestion de Soumaïla Cissé afin de se procurer le maximum d’informations en mesure de confondre le chef de file de l’opposition malienne.

De toute façon Soumaïa Cissé disait lors de sa dernière conférence de presse consécutive aux accusations publiées par un journal sénégalais, que ce dossier est désormais clos, suite aux quitus qui lui ont été donnés et la décharge de sa gestion qu’il a reçue des autorités de l’Union. Ce que Mme Bouaré Fily Sissoko avait contesté dans une sortie médiatique qu’elle avait signée, faisant croire que les arguments soulevés par Soumaïla Cissé pour se blanchir n’étaient pas suffisants. Va-t-on déterrer les cadavres de l’Uemoa pour régler des comptes au Mali ? Comme on le dirait à Londres : what is the question.  

A.D.