La date du dimanche 28 janvier 2018 restera longtemps udans la mémoire des populations de Gadiaba Dialla, dans la commune rurale de Gadiaba Kadjel, à une trentaine de kilomètres au sud de la ville de Nioro.
En effet, aux environs de cinq heures du matin cette nuit là, Ismaël Coulibaly, âgé de quarante ans, marié et père de quatre enfants, a donné la mort à son oncle ainsi qu’à sa tante et blessé gravement sa cousine à coup de gourdin. L’évènement a surpris tout le village et les environs dont les populations se posent beaucoup de questions.
Comme un acte prémédité, M. Ismaël Coulibaly s’est réveillé très tôt cette nuit. Il se précipita pour aller réveiller son oncle Thierno Coulibaly, âgé de 65 ans, marié à trois épouses et père d’une vingtaine d’enfants. Il ordonna au vieux de le suivre derrière les concessions pour une commission très importante. Ce qui fut fait.
Arrivés à une vingtaine de mètres derrière les potagers, loin de tout regard, il arrache le bâton du sexagénaire et lui écrase le crâne.
Le vieux, sans émettre le moindre cri, tombe et meurt sur le champ. Le tueur, après l’avoir mis à mort, l’enveloppe d’une vieille natte en caoutchouc abandonné et revient dans la famille.
Avec le même bâton, il se dirige vers la chambre de la vieille Goundo Camara, première épouse du vieux, âgée, elle, de 55 ans. Celle-là dormait encore avec une de ses filles âgées d’une vingtaine d’années. Il ordonna à la vieille de se lever pour être tuée comme son mari. Les deux occupantes de la maison ne sachant que faire étaient obligées de se taire et de le prier pour qu’il renonce à son vœu funeste. Malgré toutes les supplications de la vieille et de sa fille, le tueur qui avait barricadé la porte de la maison en banco, refusa net.
Avec trois coups de bâton sur la tête, la vieille est assommée. La fille Bambi Coulibaly, âgée d’une vingtaine d’années, cherchant à tout prix à s’enfuir, crie de toutes ses forces, et les deux bras sur la tête, se jette sur l’agresseur. Celui-ci lui assène deux coups de bâton qui lui cassent les deux bras.
Les bruits réveillent le vieux Seydou Coulibaly, un notable du village, qui s’est précipité aussitôt sur les lieux. Ce dernier sans difficulté retire le bâton des mains du malfaiteur et l’enferme dans une chambre voisine dans la famille. Il fait ensuite appel aux habitants du village qui se précipitent sur les lieux. Tout de suite, le maire de la commune, le procureur auprès de la cour de justice et l’adjoint au commandant de brigade de la gendarmerie de Nioro furent alertés.
Séance tenante, l’adjudant-chef Hady Ballo et ses hommes ont organisé une descente sur le village. Sur place, ils trouvent la vieille Goundo et sa fille Bambi couchées dans une mare de sang. Elles furent urgemment transportées au CSCOM de Gadiaba Kadjel, puis au centre de santé de Nioro.
Pendant tout ce temps, le corps du vieux Coulibaly n’avait pas été découvert. C’est au lever du jour que son corps a été vu, allongé dans du sang coagulé sous une vieille natte abandonnée. Après examen par les services compétents, le corps fut remis aux parents pour enterrement.
La pauvre vieille qui était en voie d’évacuation sur Bamako à cause de la gravité des coups reçus a rendu l’âme en cours de route. Quant à la fille Bambi, elle reçoit des soins intenses au Centre de santé de référence de Nioro. Son pronostic vital n’est pas engagé mais elle reste traumatisée, a-t-on assuré de source hospitalière.
Les enquêtes préliminaires ont montré que le jeune Ismaël Coulibaly qui vient de donner la mort à son oncle et à sa tante est un déficient mental connu de tous et laissé à lui-même dans le village parce qu’il n’avait jusque-là agressé personne. De sources très proches, il était sous traitement traditionnel et maraboutique administré par son oncle et sa tante.
Pour le moment, les enquêtes se poursuivent et en attendant qu’on y voit plus clair le jeune Ismaël a été déféré à la grande prison de Nioro.
Moussa DIAKITÉ
AMAP-Nioro du Sahel
Source: Essor