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Nioro du Sahel : L’hivernage s’installe précocement, l’espoir aussi

Trois grosses pluies, au mois de juin et la direction du vent depuis plusieurs semaines ! Des signes annonciateurs d’une bonne saison des pluies, dans le Cercle de Nioro du Sahel, selon les grands connaisseurs du temps qui prédisent un hivernage « vraiment très prometteuse ». Tous les anciens, ici, savent que les premières pluies commencent à tomber à partir de mi-juillet. Ce qui fait d’ailleurs que les populations ont fixé le 14 juillet, comme le début de l’hivernage.

 

Depuis plusieurs décennies, le premier signe annonciateur de la bonne saison des pluies est un vent de sable, dans l’après midi, obscurcissant tout et se caractérisant, le plus souvent, par de la poussière partout. Ce grand vent de sable, pour les spécialistes de la localité, est accompagné de pluie pour les années de grande pluviométrie. C’est à partir de cette date et, généralement, pendant le mois de juillet, que beaucoup commencent à penser aux champs pour commencer les travaux.

Nioro est une localité située au centre du Sahel. Toute pluie atteignant les cinquante millimètres provoque potentiellement une inondation. Ces trois dernières années, les quantités de pluies tombées n’ont pas été suffisantes. L’hivernage s’est installé en retard et les pluies se sont vite arrêtées. Ce qui a naturellement joué sur les cultures qui n’ont pas donné de bonnes récoltes. Cette année, avec déjà deux grands vents de sable et trois grosses pluies, au mois de juin, l’espoir est vraiment permis.

Cependant, chacune des pluies tombées était accompagnée de grands vents causant des dégâts par endroits : des branches d’arbres cassées, des hangars détruits, des toitures de maisons arrachées et même des feuilles de tôles emportées. Il faut aussi signaler l’abondance des éclairs et des bruits assourdissants de tonnerre. Qui font peur aux populations.

De Diaye-Coura à Koréra Koré, en passant par Nioro-ville, les paysans ont commencé les labours. Certains n’ont même pas hésité à commencer les semences, généralement du mil, du niébé et de l’arachide (des variétés hâtives).

Les transhumances internes et transfrontalières pour la recherche de pâturage battent leur plein. Le long de la bande frontalière entre le Mali et la Mauritanie, des animaux sont présents de part et d’autres mais l’herbe n’a pas totalement poussé. Les pâturages contiennent, jusqu’à présent, de l’herbe sèche. Des points d’abreuvement ont, partout, de l’eau.

En tout cas l’espoir est là, chez les paysans qui projettent, déjà, de faire bonne récolte si les pluies continuaient ainsi et si leur répartition était bien faite dans le temps.

Ici, il n’y a ni fleuve, ni rivière mais des marigots temporaires et des rigoles. Pendant les périodes de grandes précipitations, ces réservoirs se remplissent d’eau et se déversent sur les routes et même dans les familles voisines, provoquant souvent des inondations. Cela se solde par une peur des populations riveraines. Ce qui constitue une véritable menace pour les enfants et les animaux. Le fond de ces cours d’eau est couvert uniquement de sable. L’eau y coule à une vitesse tellement incroyable qu’elle peut emporter une personne sur son passage. Chaque année, des cas de noyade sont signalés partout dans le cercle.

En 2007, l’eau sur le pont séparant Maguiraga-Counda de Koulouba a emporté un véhicule avec trois personnes à bord. Deux passagers ont été sauvés mais le troisième, Isaac Sow, après les recherches, a été retrouvé mort enfoui dans du sable, trois jours après, à une quinzaine de kilomètres, en aval.

En 2012, deux gardes ont trouvé la mort, entre Nioro et Yéréré, de retour d’un recouvrement d’impôts, quand leur véhicule a tenté de traverser un marigot sur la route. On a eu vent de cas de motocyclistes morts par noyade, partout à travers le Cercle.

Des noyades d’enfants sont monnaie courante presque chaque année (des bergers, baigneurs ou des enfants venant des champs, après les pluies).

L’explication est simple : il n’y a que du sable au fond. L’eau circule à une vitesse si forte que le courant fait bouger le sable sous les pieds, ce qui fait tomber l’engin ou la personne qui est aussitôt entrainé par le courant.

La ville de Nioro, comme beaucoup d’autres localités du cercle, est traversée par des marigots qui, après les pluies débordent et inondent les habitations voisines. A chaque début d’hivernage, les autorités communales organisent des opérations de curage des caniveaux pour faciliter le ruissellement des eaux.

Si l’opération tarde, cette année, les pluies pourront surprendre et les familles voisines du poste de police jusqu’au périmètre maraîcher des femmes ne sont pas à l’abris d’inondation. Les quartiers Diaka, Tichitt, Maguiraga Counda ainsi que le centre commercial, qui sont dans un creux, par rapport aux autres (véritables déversoirs des eaux) sont déjà menacés. A chaque hivernage, la mare Babala Goumba (une mare en plein cœur de la ville, au quartier Tichitt) et le marigot de Malicounda débordent. Cette mare a toujours été une menace pour les populations des quartiers Diaka et Tichitt.

Les risques de noyade et de maladie s’amplifient car des enfants s’amusent dans l’eau sale infestée de toutes sortes de déchets. Les mouches et les moustiques y pullulent donnent, dans un concert de coassements continus de grenouilles et de crapauds en fête.

Le lycée Fodié Maguiraga, l’Ecole fondamentale Mabendi Guissé et les écoles du quartier Malicounda sont tous situés soit à coté ou soit derrière des cours d’eaux. Le pont radier, qui sépare l’Ecole Tiébilé Dramé de la ville, est une véritable menace pour les élèves.

Sur ce pont, les eaux peuvent monter jusqu’à plus d’un mettre. Les enfants ont toutes les peines du monde à traverser. Le courant de l’eau est si fort qu’il peut même emporter un véhicule chargé. Avec la prolongation de l’année scolaire jusqu’au mois d’août, période des hautes eaux, l’inquiétude devient grande chez les parents qui espèrent que des mesures d’urgences seront prises.

MD/MD

(AMAP)

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