Que fait le directeur général de l’Office de la protection des végétaux (OPV) et les agents de cet établissement public à caractère administratif jadis proactif dans la lutte contre les ennemis des cultures ? Naguère, la mission de surveillance des cultures et la lutte implacable contre les ennemis des cultures étaient menées de façon efficace par un personnel professionnel jusqu’à un passé très récent.
L’Office de protection des végétaux semble être sous perfusion et n’arrive pas à jouer véritablement son rôle de protection, de surveillance et de riposte contre les oiseaux granivores. Les paysans ne comprennent pas ce qui ne va pas dans cet établissement public à caractère administratif dont la riposte aux criquets pèlerins était rapide et efficace.
Après l’alerte de l’infestation du cercle de Nioro du Sahel par les ennemis des cultures, l’Office de protection des végétaux et son directeur général restent sourds malgré les coups de téléphones incessants en provenance de certaines zones attaquées. Il n’y a pas un seul arrondissement qui n’est pas infesté dans le cercle de Nioro du Sahel. Mais les responsables du service de protection des végétaux restent de marbre.
L’on se demande si ce désintérêt est un sabotage ou un manque de moyens et d’effectif de ce service qui fonctionne sur des fonds du budget national ?
De toute façon, les populations de Nioro du Sahel ne comprennent pas ce silence coupable du directeur général de l’OPV et ses agents malgré les alertes lancées. Les populations, malgré la pluviométrie qui n’a pas été particulièrement généreuse cette année, s’attendaient à récolter un tant soit peu mais tout cela semble compromis avec l’arrivée des criquets et l’absence de réactions et de riposte des services techniques en charge de la protection des végétaux.
Un grand service malade
Et pourtant, les paysans et certains agents rappellent à tout moment le travail remarquable qu’avait abattu Lassana Sylvestre Diarra, alors directeur général de l’OPV dans la surveillance et la riposte contre les oiseaux granivores et autres prédateurs.
Aussi, dans le cadre des bonnes pratiques, l’OPV assurait sans relâche la formation des agents et des paysans. Triste souvenir ! Ce service, depuis l’arrivée de son nouveau DG, semble à l’agonie. Il est temps que le DG se réveille et lui redonne son lustre d’antan, en collaborant efficacement avec les acteurs des produits phytosanitaires, les bras armées de l’OPV.
L’OPV doit communiquer afin de permettre aux populations de comprendre le rôle hautement stratégique que doit jouer ce service dont beaucoup de Maliens étaient fiers lors de la dernière grande campagne de lutte contre les criquets pèlerins. Cet établissement public à caractère administratif bénéficiait d’un appui constant de l’Etat et des partenaires techniques et financiers dans la lutte contre les ennemis des cultures.
Mais aujourd’hui on se croirait en face d’un grand malade à la recherche d’un remède. Les populations les plus touchées et particulièrement celles du cercle de Nioro sont dans une situation de détresse parce que l’OPV n’arrive pas à jouer son rôle régalien pour sauver une population en danger.
Ibrahima A. Tiocary Fulany
Source : Notre Printemps