Au Nigeria, le général Muhammadu Buhari accède à la présidence à l’âge de 72 ans. C’était sa quatrième tentative pour le poste suprême. Il a déjà exercé le pouvoir en 1984 à la faveur d’un coup d’Etat. Buhari est un musulman originaire de Katsina, dans le nord du pays. Tout jeune, il avait déjà l’étoffe d’un héros, selon Ibrahim Coomassie, ancien inspecteur général de la police nigériane, et ami d’enfance de Muhammadu Buhari.
Ancien inspecteur général de la police nigériane, Ibrahim Coomassie a rencontréMuhammadu Buhari à l’âge de onze ans sur les bancs d’une école secondaire de l’Etat de Katsina. Les deux hommes sont toujours restés amis depuis. « Les parents de Buhari, des propriétaires terriens, étaient agriculteurs, ils n’étaient ni riches ni pauvres. Un de ses grands frères qui était professeur l’a beaucoup influencé », se souvient-il.
« A l’école, Muhammadu était calme, posé, sans prétention, chaleureux. Il a toujours été sociable et sensible à la question du développement. En fait, il avait déjà l’étoffe d’un dirigeant », ajoute-t-il. Après avoir passé son certificat de fin d’études en 1961, Buhari s’est orienté vers une carrière militaire. « C’était déjà un nationaliste, un patriotique qui exigeait la plus stricte discipline et qui ne supportait pas la corruption », précise l’ami du nouveau président du Nigeria.
« Il ne se contentera pas d’agir pour une partie du pays seulement »
La guerre du Biafra est un épisode qui a marqué Muhammadu Buhari. « Il s’est battu pour défendre l’intégrité du pays et l’unité du pays. Le Biafra l’a marqué. C’est un fervent défenseur de l’unité du Nigeria ; il ne se contentera pas d’agir pour seulement une partie du pays mais pour le bien de tout le pays. Il me l’a souvent dit », assure l’ancien inspecteur général de la police nationale, par ailleurs dirigeant de l’ONG Arewa.
Muhammadu Buhari lui rend visite systématiquement lorsqu’il se rend à Katsina. La dernière fois, c’était il y a trois semaines : « Il était confiant et très impressionné par la foule à ses rassemblements, confie Ibrahim Coomassie. Il savait déjà qu’à moins d’être manipulé, la victoire était à portée de main ».
source : RFI