Le président nigérian Muhammadu Buhari va prendre en charge le portefeuille clé du pétrole, a déclaré son porte-parole mardi, alors que le Nigeria n’a toujours pas de gouvernement, plus de trois mois après son arrivée au pouvoir.
Des informations venant de New York, où M. Buhari participe à l’Assemblée générale de l’ONU, ont fait état de propos du président nigérian disant qu’il allait devenir ministre des ressources pétrolières, avec un secrétaire d’Etat chargé de gérer les affaires courantes de ce secteur.
« Confirmé. Il l’a dit », a indiqué par sms à l’AFP son porte-parole Femi Adesina, sans donner plus de détails.
M. Buhari, 72 ans, qui est entré en fonctions le 29 mai, a lancé une campagne contre la corruption, en s’en prenant en priorité au géant national du pétrole, dont le Nigeria est le premier producteur d’Afrique.
En juin, il a congédié l’intégralité du conseil d’administration de la Compagnie pétrolière nationale nigériane (NNPC) et ordonné un audit de ses finances.
L’actuel président du Nigeria avait participé à la mise en place de la NNPC en 1977, lorsqu’il était ministre du pétrole sous la présidence du général Olusegun Obasanjo. M. Buhari a aussi été en charge du Petroleum Trust Fund (PTF) dans les années 90.
Plus de trois mois après son investiture, le président Buhari n’a toujours pas nommé son gouvernement. Ce retard serait lié à sa volonté de vérifier, dans le cadre de sa lutte contre la corruption, les parcours des candidats potentiels à des postes gouvernementaux.
M. Buhari, qui s’est vu attribuer le surnom de « Baba Go Slow » (« Baba avance lentement ») au Nigeria, a promis de nommer son cabinet mercredi.
Les nominations doivent être approuvées par le Parlement, qui a repris ses travaux mardi.
Avant sa prise de fonctions, une commission avait recommandé à M. Buhari de rationaliser le nombre de ministères et de ministres.