Nouveau rebondissement dans le feuilleton Stephen Keshi. De retour au poste de sélectionneur du Nigeria depuis tout juste quelques semaines après des mois d’incertitude autour de son avenir, le technicien a fini par être remercié par la Fédération nigériane. Sous le coup d’une enquête de la part de l’instance, qui n’a pas apprécié de voir son nom figurer parmi la liste des entraîneurs ayant postulé pour le poste de sélectionneur de la Côte d’Ivoire, le champion d’Afrique 2013 a finalement été limogé sans ménagement. Dans son communiqué publié, la NNF précise avoir procédé à un « bilan des actions et des inactions de Stephen Keshi, et des devoirs vis-à-vis des Super Ealges », pour en être arrivée à la conclusion d’un « bilan insuffisant concernant l’attachement aux objectifs fixés ». Une nouvelle éviction, pour un entraîneur en poste depuis 2011, qui vient faire écho aux deux précédentes depuis la CAN 2013 décrochée en Afrique du Sud. Pour remplacer le technicien de 53 ans, la Fédération nigériane a nommé un duo composé de Salisu Yusuf, adjoint de Keshi et DTN, et Shaibu Amodu, déjà passé par le banc des Super Eagles à de nombreuses reprises et habitué à assurer l’intérim. Ce sont eux qui vont s’atteler à préparer les prochaines échéances de la sélection, avec un match prévu pour le 4 septembre face à la Tanzanie dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2017.
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Copa America : LE CHILI OUVRE SON COMPTEUR
A sa 36e participation à la Copa America, après 99 ans d’attente, le Chili a décroché samedi le premier titre majeur de son histoire et boxe aujourd’hui dans la même catégorie que l’Argentine, le Brésil et l’Uruguay. Alexis Sanchez est entré dans l’histoire du football chilien: avec son tir au but réussi, l’attaquant d’Arsenal a fait mordre la poussière au grand favori argentin (0-0 a.p. 4 tab à 1) et offert le trophée que tout un pays attendait depuis 1916.
Le Chili figure désormais au palmarès de la plus ancienne compétition continentale du monde et, parmi les nations de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol), seuls le Venezuela et l’Equateur ne l’ont jamais remportée. Après quatre finales perdues (1955, 1956, 1979, 1987) et cinq places de 3e, la « Roja » domine enfin le football sud-américain. Le Chili a relégué aux oubliettes ses quatre finales perdues dans la compétition reine du football sud-américain, créée en 1916. L’Argentine, malgré Lionel Messi, a elle perdu sa seconde finale en douze mois après celle de la Coupe du monde 2014 au Brésil (1-0 contre l’Allemagne), un nouveau revers qui va relancer les critiques visant le joueur vedette, impérial avec le FC Barcelone, beaucoup moins décisif en sélection. La finale n’a pas vraiment tenu ses promesses à l’exception d’un premier quart d’heure très enlevé.
Mais la sortie sur blessure d’Angel Di Maria dès la 29e minute et surtout les choix tactiques des deux sélectionneurs ont conduit à un match fermé, sans beaucoup d’occasions de but. L’Argentine s’est créé les occasions les plus nettes, notamment à la 19e minute sur une tête de Sergio Agüero à bout portant détournée par Claudio Bravo, ou encore une reprise de Gonzalo Higuain dans le temps additionnel qui a fini sur le petit filet. Messi, auteur d’une superbe demi-finale (6-1 contre le Paraguay) n’a pas pu s’exprimer, marqué par deux, voire trois joueurs chiliens. Jorge Sampaoli, le sélectionneur de la « Roja », avait choisi d’aligner cinq joueurs en milieu de terrain pour priver la « Pulga » des espaces dont il raffole tant. Messi a été le seul Argentin à inscrire son tir au but : Higuain et Ever Banega, entrés en cours de match, ont raté les leurs, tandis que le Chili a réalisé un sans-faute, synonyme de titre.
« Dès la première rencontre de ce tournoi, notre objectif était de gagner le titre », a assuré Jorge Sampaoli, le technicien argentin à la tête du Chili depuis décembre 2012. « Durant cette finale, nous avons réussi à contrôler le meilleur joueur du monde », a-t-il souligné, en référence à Lionel Messi qui, marqué par Marcelo Diaz et Gary Medel, s’est étiolé au fil de la finale. « Nous avons réussi à chacun de nos matchs à relever le défi posé par notre adversaire: c’est le résultat de beaucoup de travail et de notre discipline », s’est félicité Sampaoli. Avant de briser le rêve argentin, le Chili avait écoeuré le tenant du titre, l’Uruguay (1-0), au terme d’un quart de finale qui passera à la postérité comme « le match du doigt dans les fesses », le geste provocateur de Gonzalo Jara à l’adresse d’Edinson Cavani. Il n’y a guère qu’en demi-finale, contre un Pérou (2-1) pourtant réduit à dix dès la 20e minute, que Sampaoli a semblé désarçonné face aux contres des puissants et véloces Jefferson Farfan et Paulo Guerrero. Premier grand titre donc pour le Chili et Sampaoli, ce disciple de Marcelo Bielsa partisan d’un football offensif, qui avait déjà failli causer une retentissante surprise lors du Mondial-2014.
En 8e de finale, son équipe avait malmené le Brésil, pays-hôte qui s’en était sorti aux tirs au but (1-1 a.p., 3 tab à 2) avec parmi les tireurs chiliens malheureux un certain Alexis Sanchez. Avec Sanchez, « el Nino Maravilla » (l’Enfant Merveille), et Eduardo Vargas, co-meilleur buteur de la Copa America avec quatre réalisations, son Chili peut viser haut et loin. La moyenne d’âge de l’équipe qui a débuté la finale est de 27 ans et laisse espérer de belles choses pour la Coupe des confédérations 2017 et la Coupe du monde 2018 en Russie. Le Chili arrive en effet à maturité, à l’image de son fantasque meneur de jeu Jorge Valdivia qui, après bien des frasques en dehors des terrains et des envies de retraite internationale, a livré à 31 ans son meilleur tournoi.
Malgré sa sortie de route du début de compétition –arrestation pour conduite en état d’ébriété–, Arturo Vidal a lui réalisé, à 28 ans, la meilleure saison de sa carrière en sélection comme en club avec la Juventus de Turin. Gary Medel et Mauricio Isla, tous deux 27 ans, ont été intraitables en défense. « Je sais que les gens commencent à rêver, puisque nous avons fait quelque chose de grand », a souligné Sampaoli. Mais « le prochain objectif est de se qualifier pour la Coupe du monde 2018 », a-t-il prévenu. Attention: les qualifications de la zone Amérique du Sud débutent dès octobre et seront un marathon sans pitié, même pour le champion d’Amérique du Sud en titre.
source : L’ Essor