La secte islamiste Boko Haram a enlevé plus de 500 femmes et enfants à Damasak, au Nord-Est du Nigeria, a rapporté mardi l’agence Reuters.
Le drame s’est produit dans une ville dont les forces armées nigériennes et tchadiennes avec pourtant repris le contrôle il y a une dizaine de jours. « Ils ont pris 506 jeunes femmes et enfants. Ils en ont tué environ cinquante d’entre eux avant de partir », a témoigné Souleymane Ali, un habitant de la ville de Damasak, située à quelques kilomètres de la frontière tchadienne.
Cet habitant, qui tient en commerce à Damasak, a indiqué à Reuters :
« Deux d’entre elles devaient se marier cette année. L’organisation a dit « Ce sont des esclaves, donc nous les prenons, car elles nous appartiennent. » Nous avons vu les pires choses que vous puissiez imaginer. Ils ont tué tous nos amis, nos familles ».
Une présidentielle sous haute tension
69 millions d’électeurs sont appelés aux urnes samedi pour les élections présidentielles et législatives au Nigeria. Quatorze candidats sont en lice, dont une femme, la première à briguer la fonction, Remi Sonaiya. Si l’avancée de l’armée dans son combat contre Boko Haram est efficace, « même si ses combattants de Boko Haram sont en perte de vitesse ces derniers temps« , la menace de la secte plane en permanence sur le pays. Comme le montre ce nouvel enlèvement massif de jeunes femmes et enfants.
Il se pourrait que de nombreux électeurs ne se dirigent pas vers les urnes, par crainte d’une attaque. En effet, la menace de missions suicides plane comme jamais sur les bureaux de votes. « C’est là que les risques sécuritaires sont très inquiétants. Les combattants de Boko Haram sont capables de privilégier ponctuellement une stratégie de guérilla, d’attentats kamikazes. À ma connaissance, les forces armées seront sur le front et aucun déploiement de forces internationales n’est prévu pour assurer la sécurité des lieux publics« , explique Philippe Hugon, spécialiste del’Afrique à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), à France 24.
Autre problème, les 200.000 réfugiés et environ 1,5 million de déplacés, qui ne pourront aller voter. Très peu d’entre eux devraient revenir dans le pays, par peur des violences.
Source: focusur.fr