À Bangui, les autorités centrafricaines de la transition ont le regard porté vers la tenue, encore incertaine, de l’élection présidentielle prévue à la fin de cette année. Une soixantaine de candidats sont en lice pour cette échéance qui mettra un terme à cette transition menée par la présidente Catherine Samba-Panza.
D’ici là, nombreux sont les défis à relever et tout est à faire ou presque, selon Jean-Jacques Demafouth, le conseiller à la présidence en charge de la sécurité et des relations avec Sangaris et la Minusca (Mission des Nations Unies en République centrafricaine). À commencer par la réconciliation. C’est ainsi que le Forum de Bangui réunira, courant avril, des représentants de la société civile, des groupes armés, des religieux, et des partis politiques pour débattre de l’avenir du pays.
De passage à Paris, Jean-Jacques Demafouth a plaidé auprès des autorités françaises le maintien de l’opération Sangaris qui a prévu une réduction de ses effectifs, et un soutien renforcé de la France. Entretien.
Pourquoi souhaitez-vous le maintien de l’opération Sangaris ?
Nous sommes bien conscients que l’opération Sangaris lancée le 5 décembre 2013 ne devait durer que six mois. Or, cela fait plus d’un an que les militaires français de Sangaris sont en République centrafricaine (RCA). Nous avions espéré que Sangaris puisse résoudre les maux du pays, mais la crise se révèle plus profonde.
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Si aujourd’hui nous traversons une accalmie que je comparerai à de la braise sous de la cendre, le pays est exsangue et nous avons toujours plus besoin de sécurité pour mener à bien cette transition. Le président François Hollande a indiqué que Sangaris restera en RCA jusqu’à l’automne. Ce que nous saluons, mais nous souhaitons un retrait progressif, à un rythme d’escargot.
Quelle autre forme d’aide réclamez-vous à la France ?
Nous avons besoin d’un soutien financier clair de la France. Nous voulons que Paris soutienne le budget de la RCA et incite d’autres bailleurs à faire de même. Nous avons encore besoin de prés de 10 milliards de FCFA pour boucler notre budget. Et ce, sans compter l’organisation de l’élection présidentielle ainsi que le Forum de Bangui. L’Union européenne qui nous aide financièrement compte d’ailleurs la France parmi ses contributeurs, toutefois cela n’est malheureusement pas suffisant. J’ai demandé aux autorités françaises une aide supplémentaire modeste pour l’organisation du Forum de Bangui ainsi que pour le processus électoral.
Source: lemonde.fr