Des kamikazes de Boko Haram se sont fait exploser dimanche soir, à Bosso, dans le sud-est du Niger. Des attentats qui n’ont fait d’autres victimes que leurs auteurs.
« Quatre kamikazes de Boko Haram qui portaient des ceintures d’explosifs sont morts après (les) avoir fait exploser dimanche 4 octobre vers 21H00 locales (20H00 GMT) mais sans faire de victimes civile ou militaire », a affirmé le maire de Bosso, Bako Mamadou. « Les insurgés n’ont heureusement atteint aucun centre névralgique militaire ou civil de la ville », a-t-il assuré.
« Les assaillants, qui sont venus à pied du Nigeria voisin, ont activé leurs charges d’explosifs lorsque que les militaires ont commencé à tirer dans leur direction à trois différents endroits de la ville », a-t-il expliqué. « Ce matin, nous avons retrouvé les corps des trois kamikazes déchiquetés. Le quatrième, qui portait encore sa ceinture d’explosifs et dont le corps est presque intact a été abattu par les forces de l’ordre », a souligné M. Mamadou.
Les forces de l’ordre ont renforcé la sécurité autour de Bosso et procédaient à des fouilles intenses en ville, a déclaré une source humanitaire. Bosso, située près du lac Tchad, a été désertée par un grand nombre de ses habitants depuis une attaque des islamistes le 6 février, la première sur le sol nigérien.
« Les éléments de Boko Haram ne sont toujours pas loin : ils sont juste de l’autre côté de la rivière Komadougou Yobé, qui sert de frontière naturelle entre le Niger et le Nigeria », a confié une autre source humanitaire.
Recrudescence des attentats
En mars et avril, les armées du Niger et du Tchad ont chassé les insurgés islamistes de Bosso, faisant de la ville une importante base pour lutter contre le groupe armé nigérian. Mais depuis, les combattants de Boko Haram se sont réinstallés dans leurs anciens bastions, selon la source humanitaire. « Les deux armées se sont récemment retirées de ces localités, y compris celle de Malam Fatori » (proche de Bosso) au Nigeria, pour des raisons stratégiques a justifié une source sécuritaire.
En dépit de l’état d’urgence en vigueur, le sud-est du Niger subit depuis deux semaines une recrudescence des raids et des attentats-suicides de Boko Haram. Six personnes, dont un gendarme et cinq civils ont ainsi été tuées dimanche matin dans des attentats-suicides perpétrés par des kamikazes de Boko Haram au cœur de la ville de Diffa.
Source: Jeune Afrique