Les victimes avaient tous moins de douze ans et jouaient dans une concession proche de la frontière. « Il y a eu une erreur des frappes nigérianes qui se sont abattues juste à la frontière avec le Niger et qui ont fait des victimes sur notre territoire dans le village de Nachadé. Les victimes sont douze enfants, dont sept sont décédés et cinq blessés », a déclaré dimanche Chaïbou Aboubacar, gouverneur de la région de Maradi. « Quatre sont morts sur le coup et trois autres ont succombé à leurs blessures pendant leur transport à l’hôpital », a-t-il précisé. Selon lui, les parents assistaient à une cérémonie et les enfants étaient entrain de jouer lorsque les frappes les ont touchés. Ces frappes vivaient des bandits armés qui écument les zones frontalières, mais elles ont raté leur cible pour tomber sur Nachadé. Chaïbou Aboubacar a indiqué s’être rendu samedi dans le village endeuillé, situé dans le département de Madaroumfa, pour présenter les condoléances aux autorités et aux villageois. Il s’est également rendu sur les tombes des enfants tués et a visité les lieux du bombardement. Cependant, plusieurs communes de la région de Maradi sont gravement affectées par les violences de bandits lourdement armées venant des Etats fédérés nigérians de Katsina, Sokoto et Zamfara voisins. En 2018, Niamey avait renforcé les patrouilles militaires le long de sa frontière avec le Nigéria pour empêcher les incursions de ces bandes qui procèdent à des assassinats ciblés, des enlèvements contre rançon, des attaques de commerçants et des razzias de bétail qu’ils conduisent ensuite au Nigeria. Par ailleurs, le Niger fait déjà face à deux fronts jihadistes. Dans sa partie sud-est, également proche du Nigéria, où agissent le groupe nigérian Boko Haram et l’Etat islamique en Afrique de l’ouest (Iswap). Sa partie ouest, proche du Mali, est la cible de groupes affiliés à l’État islamique (EI) et à Al-Qaïda. Selon le Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR), l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, la région de Maradi accueille 100 000 réfugiés nigérians, qui ont fui les attaques incessantes dans leurs pays. Rappelons qu’en Mi-février 2015, 36 personnes avaient été tuées et 27 autres blessées dans un bombardement d’un avion non identifié contre une mosquée du village de Abadam dans la région de Diffa (sud-est) où les jihadistes de Boko Haram venaient de signer leurs premières attaques contre le Niger.
Mariam Guindo, Stagiaire