D’après les syndicats, près de 90% des enseignants du pays sont en grève, soit environ 135 000 personnes. Un conflit social pour protester contre les salaires trop bas, explique Raymond Majongwe, secrétaire général du syndicat progressiste des enseignants : « les salaires sont pathétiques, en 2018 les enseignants gagnaient en moyenne 540 dollars américains. Ils ne gagnent plus que l’équivalent de 80 dollars. Les enseignants ne peuvent pas venir au travail, ils n’ont pas assez d’argent pour prendre les transports en commun, pour se vêtir, pour se loger. Dans ces conditions, ils ont simplement décidé de rester chez eux ».
Tout est parti de la décision de l’Etat il y a trois (03) ans de ne plus verser les salaires en dollars américains, mais plutôt en monnaie locale fortement dévaluée.
Selon une explication du président du syndicat des enseignants en zone rurale, M. Obert Masaraure, le gouvernement aurais proposé une augmentation de 20% les salaires, ainsi que des aides aux logements rejetées par les syndicats qui juge ces gestes trop peu. « L’éducation publique est complètement négligée. Nos dirigeants envolent leurs enfants dans des écoles privées, dans des écoles élitistes, certains vont même à l’étranger. Cette grève ne les affecte pas, car leurs enfants ne vont pas dans ces écoles publiques, alors il ne s’en inquiète pas » dit-il.
Selon les informations, le gouvernement zimbabwéen a menacé de suspendre pendant trois (03) mois et sans salaire les grévistes qui ne se présenteraient au travail cette semaine.
Kadidiatou Diarra, stagiaire
Source: Le Pays