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NIAKATE GOUNDO KAMISSOKO, PRESIDENTE FEDERATION DES FEMMES RURALES : “Nous souhaitons une formation afin que nous prospérons encore plus”

Pour la célébration de la Journée internationale de la femme, nous avons approché Mme  Niakaté Goundo Kamissoko, présidente de la Fédération nationale des femmes rurales (Fenafer), qui a bien voulu s’entretenir avec nous sur les difficultés des femmes rurales en passant par la question du genre.

Mali Tribune : L’Etat malien a décidé d’accorder 15 % de son budget à l’agriculture. Est ce qu’il y’a une part pour les femmes rurales ?

Niakaté Goundo Kamissoko : Le budget est donné pour soutenir le développement de l’agriculture et sa modernisation. Ce n’est pas comme si on reçoit de l’argent comptant. L’enveloppe appuie les activités de plusieurs départements dont la Chambre d’agriculture pour les différents salons comme le Siagri et autres aussi pour le paiement des agents.   L’argent sert aussi à appuyer le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille pour que femmes rurales puissent travailler.

Dans ce cadre, au cours de l’année 2019, nous avons  reçu des équipements agricoles comme les charrettes, la pompe à eau,  des dabas, des fours pour la transformation des produits agricoles.  On ne reçoit pas directement ce montant en espèces, mais il est destiné à appuyer le bon développement de nos travaux.

Mali Tribune : Quels sont les difficultés auxquelles les femmes rurales sont confrontées ?

N.G. K : Les femmes du monde rural sont beaucoup et nous avons des difficultés. La plupart d’entre nous sont analphabètes c’est-à-dire pas instruites et pour faire bouger ces femmes, il faut du courage.

Par exemple  pour le développement de ce boulot, il faut être au moins instruite, connaitre la dose des engrais, faire la différence entre les différents produits. Pour celles qui sont chanceuses ont un peu de plus.

L’autre difficulté c’est aussi le manque de matériel, car on ne peut faire le maraichage sans une terre fertile, de l’eau  entre autres. Il ne faudrait pas aussi que l’accessibilité à la terre soit conditionnée aux endroits aménagés. Et pour la mise en place des bureaux, il faudrait que les élus nous fassent appel au lieu de faire recours aux femmes du Cafo, car elles ne maitrisent rien en matière d’agriculture.

 Mali Tribune : Le Mali s’apprête à célébrer une unième journée de la femme ce  8 mars. Selon vous, est-ce que l’égalité entre homme et femme est une réalité au Mali ?

N G K : Chez nous ici ce n’est pas possible. Dans certains villages jusqu’à présent si une femme veut prendre la parole, il faudrait remuer la langue plusieurs fois avant de parler sinon les femmes seront incomprises. Selon beaucoup de gens, les femmes ne peuvent pas être sur le même pied d’égalité que les hommes.

Donc cette situation persiste un peu malgré la mondialisation. Par exemple quand nous avons été à Kayes pour un plaidoyer, nous leur avons montré que nous sommes leurs sœurs, épouses, et filles et qu’on n’y peut rien sans eux.  Mais il y’a un  peu de changement et pour les législatives, nous sommes totalement ravies de l’adoption de la loi n° 052. A l’assemblée nationale nous sommes totalement  avec les femmes et elles seront au devant de la scène.

Mali Tribune qu’est-ce qu’il faut faire  pour améliorer les conditions de vie des femmes rurales ?

N. G. K. : Nous voudrions que l’Etat fasse un suivi  au sein des différents départements pour le bon fonctionnement du monde rural surtout sur la mise en œuvre de la loi sur le foncier agricole qui prévoit l’attribution de 15 % des terres aménagées aux femmes , jeunes ruraux et aux personnes handicapées.La loi a été votée depuis 2017, mais elle n’est pas effective  par manque de suivi.

Nous voulons que l’Etat nous subventionne un peu comme il le fait avec d’autres associations féminines comme la Cafo, par des formations afin que les femmes rurales puissent être beaucoup plus s’épanouies dans leurs différents domaines. Les aides ne doivent pas se limiter à l’attribution des matériaux et la participation aux différents salons.

Propos recueillis par

Aïchatou Konaré

Source: mali tribune

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