Cet autre métier informel, on le voit un peu partout dans la ville de Bamako. Des jeunes enfants qui se précipitent sur les voitures pendant leur stationnement afin de nettoyer les vitres plus précisément les pare-brises. Le constat établit que la plupart de ces adolescents sont des mendiants, qui essaient de « sauver » ainsi leur quotidien.
Mamadou, âgé de seulement 10 ans, pratique cette activité depuis près d’un an. Il n’a pas de place fixe, mais nous avons eu la chance de le rencontrer au niveau du carrefour de la route de l’aéroport.
Son cas a interrogé notre curiosité. D’une main frêle et hésitante, le jeune garçon asperge notre pare-brise d’eau savonneuse et commence aussitôt à nettoyer pour éviter tout refus venant du conducteur. Avec un sourire innocent, nous gagnons finalement sa confiance, et le poussons aux aveux. « Il n’y a pas très longtemps, je mendiais. Mais aujourd’hui je ne me revois plus dans ce monde. Je préfère faire ça comme nombreux d’entre nous, car en plus de gagner de l’argent, tu échappes aux regards méprisants des personnes. Il n’y a pas de prix fixe à gagner. On peut nous donner 25 Fcfa 50 Fcfa ,100 Fcfa, voire plus. Ça dépend des personnes. Par jour, je peux me retrouver avec 1000 Fcfa, 1500 Fcfa ou plus » nous explique le jeune garçon.
Comme dans tout métier, celui de ces jeunes comporte des risques, que Mamadou n’oublie pas de souligner, tels que les risques d’accidents, des injures, ou des blâmes.
Pour dire que la lutte contre la mendicité demande un certain nombre de sacrifices, mais surtout une dimension à prendre avec largeur pour cerner plusieurs paramètres.
ADAM DIALLO
Source: Bamakonews