Nouveau naufrage en Méditerranée : plus de 500 migrants sont portés disparus depuis ce lundi 15 septembre. L’Italie chiffre le nombre d’arrivées par la mer de migrants clandestins pour les huit premiers mois de l’année 2014 à 118 000, en augmentation de 175% par rapport à la même période de l’année précédente. Conséquence dramatique des évènements géopolitiques au Moyen-Orient.
Atlantico : Un naufrage provoqué par des passeurs en mer Méditerranée a fait 500 morts, a affirmé, lundi 15 septembre, l’Organisation internationale pour les migrations. Si l’information est confirmée il s’agit du naufrage le plus grave de ces dernières années. Quel bilan peut-on faire de la situation migratoire en Méditerranée ?
Gérard-François Dumont : Avec l’année 2014, la situation géopolitique, dans plusieurs pays susceptibles d’engendrer des émigrations clandestines, ou est demeurée assez mauvaise, ou s’est considérablement aggravée, ce qui pousse de plus en plus de personnes, issues notamment du Moyen-Orient, a tenté leur chance pour migrer en Europe. Dans cette aggravation, il y a à la fois les éléments généralement cités et d’autres souvent passés sous silence. Parmi les premiers, il y a bien sûr la crise syrienne avec des répercutions dans d’autres pays du Moyen-Orient, comme le Liban ; une crise syrienne aggravée par la montée de l’état islamique dont l’Occident est d’ailleurs en partie responsable par une politique inappropriée en Syrie, dont le fait d’avoir laisser faire l’aide considérable apportée à des groupes djihadistes par certaines monarchies du Golfe et, directement ou indirectement, par la Turquie. Il y a également la situation anarchique de la Libye qui fait que les passeurs peuvent utiliser sans aucune difficulté les côtes libyennes pour exploiter des migrants qui cherchent à quitter le Moyen-Orient, puisqu’il n’existe pas d’autorité étatique libyenne pouvant lutter contre les (…)lire la suite sur Atlantico