Après examen du projet d’accord de paix et de réconciliation paraphé le dimanche 1er mars 2015 à Alger entre le gouvernement du Mali et la moitié des groupes armés, la Convention de la majorité présidentielle (Cmp) a tenu un point de presse, pour donner son appréciation. C’était le samedi 7 mars 2015 au Centre international de conférence de Bamako.
Ce point de presse était animé par le président de la Convention de la majorité présidentielle, Dr. Boulkassoum Haïdara, en présence de son Secrétaire exécutif, Nancouma Keïta ; du président de la Cds-Mogotiya, Blaise Sangaré, membre de la Cmp.
Boulkassoum Haïdara a expliqué dans ses propos liminaires qu’après examen du document, les partis de la Convention de la majorité présidentielle ont relevé que l’acquis fondamental est préservé. C’est-à-dire l’unité nationale, l’intégrité territoriale, la souveraineté de l’Etat, sa forme laïque et républicaine. «Pour nous, l’essentiel a été acquis», a-t-il dit, avant d’ajouter qu’en matière de négociations, il y a des compromis à faire et des sacrifices à consentir, sans aller à la compromission. Il a également condamné l’attentat qui a été commis à Bamako dans la nuit du 6 au 7 mars. «C’est pour vous dire que l’insécurité gagne nos maisons. Il faut que nous prenions des dispositions pour sécuriser les citoyens», a déclaré le président de la Cmp.
Le Secrétaire exécutif de la Cmp, Nancouma Keïta, a fait comprendre que cet accord s’adresse à trois types de données, à savoir la bonne foi, la confiance et l’amour. Selon lui, un accord suppose toujours que les gens se fassent confiance. Il a expliqué que cet accord s’adresse surtout aux citoyens maliens qui ont souci du Mali républicain et unitaire. «Nous allons nous donner toutes les ressources nécessaires pour juguler les zones d’ombre. Ça ne s’adresse pas à ceux qui souffrent de l’unité du Mali, mais tous ceux qui concourent et qui s’investissent à construire un État républicain, laïc, solidaire où les citoyens sont sur le même pied d’égalité», a déclaré Nancouma Keïta.
À l’en croire toujours, une négociation aura requis, pour une fois, l’avis de toutes les sensibilités politiques et sociales. «En État responsable, rien ne gêne dans cet accord, tout est défi. Et dès l’instant qu’on est d’accord sur l’essentiel, les défis consistent à transformer toutes les raisons de doute en réussite», a-t-il expliqué.
Pour le Secrétaire exécutif de la Cmp, il ne faut pas prendre l’accord, lui seul, indépendamment des autres dispositions juridiques et réglementaires du Mali. Il faut mettre l’accord en adéquation ou en harmonie avec tout l’existant : la Constitution, la Loi électorale. La Loi électorale, dit-il, est contredite dans l’accord quand on dit que l’Assemblée régionale est élue au suffrage universel direct. «Il y a lieu de s’interpeller, de se faire les défis d’harmoniser l’arsenal juridique avec l’accord qui vient d’être paraphé», a martelé Nancouma Keïta. Avant de souligner que tout compromis est appelé à se parfaire au fur et à mesure de la capacité des générations successives.
Pour sa part, Blaise Sangaré a ajouté que l’essentiel est sauvé parce qu’il faut considérer que cet accord est la première étape. «C’est un stratum sur lequel désormais tout va passer», dira-t-il. «Il n’y a jamais eu d’accord dans une résolution d’un conflit, sans qu’il n’y ait des points d’ombre. C’est un accord et il y aura toujours à redire. Mais pour l’ensemble de la majorité, l’effort est louable parce que nous sommes une majorité autour du président de la République», a conclu Blaise Sangaré.
Diango COULIBALY
Source : Le Reporter