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Multiplicité des services de contrôle : Le drame du paradoxe

La multiplicité des services de contrôle a pour objectif de sécuriser les deniers publics. C’est-à-dire que ces structures constituent un moyen dissuasif pour les délinquants financiers. Aujourd’hui, la question cruciale à ce sujet : est ce qu’elles ont produit les résultats escomptés ?

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Dans son dernier rapport, le Vérificateur général s’est dit convaincu que la synergie d’actions préconisées par les plus hautes autorités de notre pays pourra apporter une réponse positive dans le cadre de la lutte contre la corruption. Selon lui, des efforts importants ont été déployés, mais ils restent à consolider et à renforcer, tant la délinquance économique et financière est devenue préoccupante. Au-delà de cet optimisme affiché par le Bureau du vérificateur général, un certain nombre de questions se pose : Les rapports fournis sont-ils fiables ? Pourquoi y a-t-il tant de détournements ? Où en sommes-nous avec les réformes des Dfm ?

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En faisant la genèse de l’histoire de l’administration malienne, on se rend compte que la situation a évolué en fonction du développement économique du pays. Les ainés de l’après indépendance n’ont cessé de nous enseigner la bonne moralité des fonctionnaires du régime de Modibo Keïta. Certains ministres et directeurs de cette époque ont vécu dans des conditions misérables, malgré leur statut d’homme d’Etat.

Les détournements de fonds publics ont certes commencé du temps de Moussa Traoré. Mais il a toujours œuvré à prendre des dispositions concrètes pour traquer les délinquants financiers. On se rappelle que le 2 janvier 1979, il a fait arrêter un officier supérieur à l’époque président de la commission d’enquête contre les crimes d’enrichissement illicite pour des besoins d’enquêtes. La suite est connue. Le mis en cause sera jugé, condamné à 20 ans de travaux renforcés et envoyé à Taoudéni. Au moins, le président Moussa Traoré a entrepris des mesures draconiennes pour éradiquer les enrichissements illicites.  Même si, quelque part, on pouvait qualifier de règlements de compte certaines de ses actions qui ont concerné ses collaborateurs. En réalité, la situation s’est empirée après les événements du 26 Mars 1991. Autrement dit, c’est avec l’ère de la démocratie que les détournements de fonds ont vraiment commencé. Et dès lors, on assiste à un phénomène qui a tendance à être un cancer dans l’administration malienne. Mais paradoxalement, nous avons aussi vécu la création, sinon la prolifération des structures de contrôle, avec des missions différentes, mais un seul objectif : lutter contre la délinquance financière.

L’analyse, sinon l’état des lieux conclut à un échec des différents services de contrôle, parce qu’ils n’ont pas produit les résultats escomptés. Toutes ces structures ont, chacune en ce qui la concerne, déposé ou remis des rapports à qui de droit, à la suite des différentes missions de contrôle.  Malgré les dénonciations, aucune mesure concrète n’est prise à l’encontre des délinquants présumés. Chaque année, le constat fait ressortir des dizaines de milliards détournés. Finalement, la question est de savoir si réellement les rapports produits sont fiables ? Parce qu’il est incompréhensible que le Vérificateur général fasse des dénonciations au Procureur de la République, relatives à des détournements et mauvaises gestions dans son rapport et qu’après ces alertes, aucune action publique ne soit déclenchée par ledit Procureur. Des zones d’ombres existent et doivent être éclaircies.

Pour ce qui concerne les missions des différentes inspections de départements ministériels, des rapports sont adressés au ministre de tutelle. Ce dernier aussi a le pouvoir de saisir ou d’ordonner des poursuites judiciaires. Pourquoi il ne le fait-il pas ? Quelle est alors l’importance de ces services d’inspections ?

D’autre part, la plupart des griefs formulés dans les rapports de contrôle se rapportent aux Directions des finances et du matériel (ex Directions administratives et financières). Ces structures chargées de la gestion des ressources financières des départements ministériels et autres services de l’Etat sont au centre des accusations portant sur les détournements, les marchés fictifs. C’est pour mieux contrôler ou limiter la saignée des ressources de l’Etat que des mesures de restructuration des Dfm ont été envisagées. Pour cela, le ministère de l’Economie et des Finances envisage la Gestion Axée sur Les Résultats (GAR). Avec ce nouveau mode de gestion, les Dfm n’auront qu’un rôle de conseiller auprès des services techniques du Département. Chaque directeur de service sera ordonnateur de son budget et sera jugé en fin d’année en fonction des résultats engrangés. Aujourd’hui, où en sommes-nous avec la GAR ? C’est là toute la question. Parce que nos informations nous révèlent que tout n’est pas fin prêt et la GAR serait différée.

                    A.B.HAÏDARA

Aujourd’hui-Mali

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