Le mardi 31 octobre 2017, le ministre du Développement industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim a échangé avec la presse sur la vision présidentielle du développement industriel au Mali. Cette vision industrielle du président Ibrahim Boubacar Kéita a été compilée dans un magazine de 50 pages qui a été distribué à la presse.
Dans ses propos liminaires, le ministre du Développement industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim, s’est appesanti sur la vision présidentielle du développement industriel au Mali. Dans cette vision, aux dires du Ministre, le président IBK a insisté sur une transformation structurelle de notre économie pour plus de valeur ajoutée et d’emplois-jeunes. Le Ministre a lu fidèlement et textuellement un extrait d’une déclaration du président IBK sur le développement industriel qui indique que “notre pays a trop souffert de l’exportation de ses produits. C’est pour cela que nous pensons qu’il est temps, il est grand temps que nous songions à les transformer sur place ; in situ, pour que ce faisant, les déperditions soient moindres. Il y a trop de pertes à ce niveau car nous exportons nos produits, d’autres en tirent le maximum au lieu que cela soit une juste rétribution de la sueur des nôtres ; ce n’est pas juste, ce n’est pas juste de faire la prospérité des autres alors qu’une gestion intelligente de ce qui nous appartient, de ce qui est à nous ferait autrement”.
Et le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, d’ajouter dans le livre que “le développement du Mali passe nécessairement par l’accélération de son industrialisation qui est une priorité de son mandat à travers la création d’un département ministériel dédié exclusivement au développement industriel”.
Pour le ministre Mohamed Aly Ag Ibrahim, la vision du président se résume au fait “qu’il n’est plus acceptable de sortir avec les produits agricoles, miniers, les matières premières à l’état brut. Il n’est pas juste de sortir avec les matières premières non transformés. Donc, il faut les transformer pour une juste rétribution de la sueur des Maliens. La vision du président, c’est de réussir l’industrie par substitution d’importation. Produisons ce que nous consommons sur place”.
Maître d’œuvre de cette industrialisation, le ministre du Développement industriel est convaincu que l’industrialisation est la voie incontournable pour une nation, de réussir son développement socioéconomique et de compter sur l’arène internationale.
Zones économiques spéciales “Zes” comme perspectives
En perspectives, le ministre dira que des réformes majeures sont prévues visant à mettre en place un régime des zones économiques spéciales “Zes” au Mali, un Programme prioritaire d’aménagement de zones industrielles, une amélioration de l’accès des Pme-Pmi locales à la commande publique ; la mise en place d’un Centre d’incubation d’entreprises de transformation agroalimentaire. Aux dires du Ministre, une Zone économique spéciale “Zes” désigne toute portion de terrain clairement délimitée, clôturée et physiquement sécurisée à l’accès restreint comprenant des terrains de “Zes” situés dans ou en dehors du territoire douanier national (dont la réglementation, l’exploitation, la gestion, l’infrastructure et les services connexes sont sur place) qui est dédiée à toute activité économique et sociale autorisée et qui est organisée comme un Parc industriel, un Parc scientifique et technologique, un Parc de tourisme, une Zone agricole, une Zone franche, une Zone logistique, une Zone médicale, une Zone verte, toute combinaison de zones susmentionnées ou toute autre Zes.
“Dans le contexte actuel, l’établissement d’un régime de Zones économiques spéciales ” Zes “ est un outil politique ciblé qui servira de catalyseur efficace pour la construction d’infrastructures, la diversification et la croissance économique par la valorisation des ressources et du potentiel industriel du Mali, le développement des exportations, la décentralisation, etc. Il vise à rendre l’environnement des affaires plus favorable et plus attractif pour les entreprises locales et étrangères par l’octroi d’incitations ” intelligentes “ fondées sur les performances économiques, la simplification des procédures administratives, l’amélioration des régimes appliqués aux droits de propriété et un accès ciblé au crédit et au foncier”, a indiqué le Ministre.
L’amélioration de l’accès des Pme-Pmi locales à la commande publique est une priorité du Département. L’accroissement rapide et continu des dépenses et des moyens de l’Administration fait de la commande publique un véritable enjeu qui suscite fortement de nos jours la convoitise et l’intérêt des agents économiques. Ainsi, pour stimuler la productivité de l’industrie et renforcer sa compétitivité, le recours à la préférence nationale dans la mise en œuvre des achats publics constitue certainement un levier déterminant qu’il est nécessaire d’actionner.
Le Mali vient d’adopter une nouvelle réglementation qui a porté les seuils de passation des marchés publics à 100 millions Fcfa pour les travaux, 80 millions Fcfa pour les fournitures et 70 millions Fcfa pour les prestations intellectuelles. Les règles communautaires assez contraignantes en matière de commande publique ne s’appliquent strictement qu’à ces grands types de transactions et ne prévoient de préférences pour les ressortissants de l’Uémoa que sous la forme d’un pourcentage (15 %) de l’offre.
Pour le ministre, la mise en place d’un centre d’incubation d’entreprises de transformation agroalimentaire locale offre un potentiel important en termes d’emplois ruraux et urbains et de création de valeur ajoutée. Ce secteur de transformation pourrait jouer un rôle clef dans les stratégies de souveraineté alimentaire et de lutte contre la pauvreté. Ensuite, le ministre a répondu à des questions dont celle relative à l’Huicoma dont le dossier est à l’étude et qui, selon le Ministre, est un problème très sérieux.
Siaka DOUMBIA
Aujourd’hui-Mali