Le divorce est-il consommé entre les membres de la coalition « Le Mali d’Abord« ? C’est, du moins, la nette impression qui se dégage au regard des faits et gestes des leaders. Une chose est sûre : Bocar Moussa Diarra, Mamadou Kassa Traoré et autres ne sont plus sur la même longueur d’ondes.
Pour porter Ibrahim Boubacar Kéita à la tête du Mali, plusieurs partis politiques et associations se sont organisés en coalitions. D’abord, c’est le regroupement « IBK Mali-2012″ qui a donné le ton à la faveur de la pré-campagne pour l’élection présidentielle avortée de 29 avril 2012. Une coalition au sein de laquelle le parti UM-RDA a joué un rôle prépondérant dans sa marche.
Le parti de l’indépendance a pu entraîner dans son sillage d’autres partis comme le Miria, le Fama… Vu le contexte de crise et pour être en phase avec l’actualité, de nombreuses autres formations politiques se sont retrouvées pour soutenir la candidature d’IBK en 2013. Sous le vocable trouvaille est « La Coalition le Mali d’Abord ».
Jusqu’ici tout va bien. Mais, il fallait attendre les élections législatives pour voir ce groupe hétéroclite s’entredéchirer sur la composition des listes de candidats à la députation. Si, dans certaines localités, la cohabitation avait marché entre les alliés, dans plusieurs autres, l’on a assisté à de véritables bras de fer. C’est le cas de Ténenkou où le parti UDD de Tiéman Hubert Coulibaly qui fait partie de la coalition affrontera la liste RPM-URD.
Pis, dans des circonscriptions, la bataille a été très rude entre les alliés. Ce qui a carrément joué sur le climat au sein de la coalition. Et, pour se démarquer du lot, un groupe de partis politiques (Miria, ADP/Maliba) et d’associations ont lancé un mouvement patriotique afin de soutenir le président de la République dans ses actions.
Cette organisation bénéficie de la bénédiction d’un enfant du Cherif de Nioro du Sahel. C’est le début de la confrontation. Ainsi, désormais, l’objectif se limite à s’illustrer aux côtés d’IBK. Surtout en cette phase de remaniement ministériel.
Jeu d’intérêt
Dans cette confusion, c’est la position du président du parti Fama Amadou Soulalé qui ne s’explique pas. Au sein de la coalition « Le Mali d’Abord », il est taxé par des militants de l’organisation de ne pas avoir de base pour prétendre à un poste ou décider à la place des autres. Ce qui n’empêche pas ce dernier à se faire voir à chaque fois que l’occasion se présente.
Lors des législatives en Commune V, il se faisait passer pour le porte-parole de la liste RPM-ADP sans pour autant pouvoir mobiliser, ne serait-ce que des membres de son bureau.
Pour sa part, le président du Miria, Mamadou Kassa Traoré, est perçu comme un revanchard qui veut imposer une nouvelle génération de cadres. Son parti a pu obtenir deux sièges à l’Assemblée Nationale. Le hic, c’est qu’on le soupçonne de vouloir le faire au détriment de son parti. Dans la foulée, on cite le nom du secrétaire général du parti ADP, Almamy Sidiki Coulibaly, qu’il est en train d’imposer. Le motif est qu’il vient de créer avec ce dernier un mouvement.
De son côté, le président du parti UM-RDA, Bocar Moussa Diarra, a eu la chance de se faire caser comme ministre lors de la transition et reconduit par IBK. Malgré qu’il fasse face à une sérieuse crise interne, son parti est parvenu à avoir deux députés à l’hémicycle. Mais, son malheur est qu’il risque de ne plus bénéficier de la caution des autres membres de la coalition. En clair, on l’accuse, à tort ou à raison, d’évoluer en solo et de ne plus se sacrifier pour faire de compte rendu aux alliés.
Ce climat de suspicion jouera sans nul doute sur les consultations entamées par le nouveau Premier ministre. D’autant plus qu’au sein même de l’hémicycle, les alliés d’hier n’arrivent plus à souffler dans la même trompette, c’est-à-dire à parler d’une même voix.
Alpha Mahamane Cissé
SOURCE: L’Indicateur du Renouveau