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Moustapha Dicko débarqué de la présidence : IBK rallonge la liste de ses adversaires à la présidentielle

Un candidat, fut-il le Président sortant, peut-il  remporter une présidentielle en ayant tout ce monde contre soi ? A trois mois du premier tour du scrutin présidentiel, le camp de la Majorité saigne avec le départ du quatrième vice-président de l’ADEMA Moustapha Dicko. A ce rythme, IBK aura du pain sur la planche, car ce départ vient s’ajouter à plusieurs autres et annonce à coup sûr d’autres. Quelles pourraient être les causes d’un départ massif de la Majorité vers l’Opposition ?

Ils sont anciens Premier ministre, ministres et PDG de la Compagnie Malienne des Textiles, CMDT. Tous ces huit leaders déclarent désormais la guerre à leur ancien mentor IBK et disent inscrire leurs actions dans la dynamique de l’alternance. Qu’est ce qui pourrait expliquer cette inimitié soudaine entre IBK et  ceux qui, hier, ne tarissaient pas d’éloges pour lui ?  Tous ces huit leaders étaient des fervents soutiens à IBK et le défendaient contre vents et marrées. Mais, aujourd’hui ils ne le ménagent pas et le taclent même au passage. Le grand déballage semble commencer. L’ancien Premier ministre Moussa Mara a donné le ton ; en grand communiquant, il a asséné beaucoup de coups à IBK critiquant son bilan, mettant en cause sa gestion. Après ce fut le tour de Moussa Sinko Coulibaly. Le général démissionnaire et ancien ministre de l’Administration Territoriale et un des grands artisans de la victoire d’IBK, a été le plus virulent et le plus vindicatif de tous les opposants à IBK. Pour le général Coulibaly, le Président Keita a échoué lamentablement et il quittera le pouvoir le 4 septembre 2018, avec ou sans élection. Son discours sonne comme un verdict irrévocable et sans appel. Deux autres anciens ministres rompent le silence en déballant au grand jour toutes les failles de la gestion du régime. Mountaga Tall et Mohamed Ali Bathily, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, n’ont pas porté de gants pour démonter le régime IBK. Ils ont retrouvé leur liberté de parole en dénonçant les tares et les errements de la gouvernance du président. Quant aux deux anciens PDG de la CMDT, bien que moins bavards, ils ne demeurent pas moins convaincus de l’échec du régime d’où leur appel à l’alternance. Kalfa Sanogo et Modibo Koné sont eux aussi arrivés à la conclusion que le salut du Mali passe par le changement de régime, car celui d’IBK est loin d’être la solution. S’agissant de Mamadou Igor Diarra, ancien ministre des finances et Moustapha Dicko, ancien ministre de l’enseignement supérieur et ancien conseiller spécial du Président de la République, ils sont tous deux convaincus que le pouvoir actuel a montré toutes ses limites à résoudre la crise actuelle et, par conséquent, ils prônent un changement d’homme à la tête du Mali.

En somme, parmi les causes du départ massif des leaders politiques du camp de la Majorité vers l’opposition à IBK, il y aurait le manque de vision et la gestion patrimoniale de l’Etat : l’interférence de la famille, du parti  et du cercle restreint d’amis dans la gestion de l’Etat.

Youssouf Sissoko

Inf@sept

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