La nouvelle législature lors de sa première session tenue hier lundi 11 mai 2020 a élu son président. Moussa Timbiné, initialement donné battu, mais secouru par la Cour constitutionnelle avec une dizaine d’autres membres du parti au pouvoir est le nouveau patron de l’Assemblée Nationale malienne.
Le 30 avril, les juges de la Cour constitutionnelle chargés de valider les résultats des élections législatives des 29 mars et 19 avril ont ressuscité plusieurs candidats dont le désormais Président de l’Assemblée nationale Moussa Timbiné. Cette victoire comme une dizaine d’autres sorties de la magie de la Cour Constitutionnelle a donné lieu à plusieurs jours de vive contestation dans les rues de Bamako, Sikasso notamment. Moussa Timbiné, un fidèle du président Ibrahim Boubacar Keïta, avait été déclaré perdant dans les résultats provisoires du second tour à Bamako. Aussi, le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM), avait été mis en déroute dans la capitale. Mais, comme par effet magique, la Cour constitutionnelle a inversé une trentaine de résultats, dont une dizaine au profit de candidats du RPM, notamment dans la capitale. Moussa Timbiné à 46 ans, le ressuscité a été élu lundi président de l’Assemblée par 134 voix contre 8 pour Moussa Mara sur les 147 députés que compose l’Assemblée.
Bien que le RPM soit sorti diminuer des législatives en nombre de sièges, le président Keïta dispose d’une majorité parlementaire solide avec son parti et ses alliés pour faire face à la crise en cours depuis plusieurs années, sécuritaire, mais aussi économique et politique. Titulaire d’une maîtrise en mathématiques-physique, ancien leader estudiantin et ancien enseignant, Moussa Timbiné a fait quasiment toute sa carrière politique au sein du RPM. Il était premier vice-président de l’Assemblée dans la législature précédente. Connu pour son langage direct, ce Dogon du centre du Mali pourrait, selon son entourage, s’impliquer davantage dans la résolution de la crise dans le centre du pays, théâtre de violences intercommunautaires meurtrières.
Cependant, son plébiscite après le retrait de Mamadou Diarrassouba, l’un des cadres et fidèles à IBK a facilité les choses. Mais l’incompréhension reste l’attitude de l’opposition parlementaire qui n’a pas existé dans le comptage des voix.
S’il était certain que la majorité présidentielle devait garder la présidence de l’Assemblée nationale, la surprise vient aujourd’hui du fait que le Mali n’a plus d’opposition au parlement. L’URD, parti de l’honorable Soumaïla Cissé, enlevé depuis plus de 40 jours, vient de se livrer à une scène la plus ridicule jamais connue. Comment comprendre qu’un parti, du chef de file de l’opposition brade ses voix au pouvoir au moment du vote du président de l’Assemblée. S’agit-il d’un deal entre le RPM et l’URD ?
Pour certains, l’absence de Président du parti est à l’origine de cette attitude observée au CICB hier. D’où la question de savoir si l’absence du chef justifie-t-il le fait de laisser les intérêts du peuple de côté pour ceux personnels ?
Komi
LE COMBAT