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Moussa Sinko Coulibaly serait-il déjà un candidat piégé ?

Comme certains tentent de le faire croire, notamment, les paysans, que la politique est l’art de l’ingratitude. L’homme politique est comme un propriétaire de véhicule qui demande aide aux passants afin de faire démarrer son véhicule en panne. Une fois le véhicule démarré, il lève la main gauche pour les remercier sans pour autant  s’arrêter pour ce faire.

Il craint qu’en s’arrêtant, le véhicule ne tombe de nouveau en panne.

Tel est le qualificatif que  les paysans attribuent aux hommes politiques. Cette histoire nous rappelle le deal entre le candidat I.B.K et les membres de la junte militaire. Signalons qu’en avril 2012, lorsque l’Assemblée Nationale était en train d’examiner la loi d’amnistie en faveur de la junte, elle a refusé de donner la liste de ses membres au motif que tous les camps militaires du Mali ont adhéré à cette mutinerie.

Nous savions que Moussa Sinko faisait partie de ce groupe et était même le Directeur de cabinet du capitaine Amadou Aya SANOGO donc la tête pensante de la junte en tant qu’ancien de Saint-cyr cette prestigieuses école de guerre française.

Puis en concertation   avec le Président de la transition, le Professeur Dioncounda TRAORE, la junte a fait nommer Moussa Sinko au poste de Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. Il était celui qui a  eu en charge l’organisation des élections de juillet 2013, une date imposée par le président Hollande au président par intérim.

L’arrivée de Moussa Sinko à ce poste stratégique avait pour but de faire élire dès le premier tour le candidat I.B.K cela a été su lors de la proclamation des résultats provisoires à mi-chemin lorsque Moussa Sinko a dit que « si la tendance continue de cette manière qu’il n’y aura pas de deuxième tour ». Toute chose qui a provoqué un tollé dans l’arène politique malienne. A l’époque, les membres de la junte avaient un deal avec le Président de la Transition et le candidat I.B.K.

Malheureusement, cette lune de miel ne dépassera pas le cap de quatre ans. Que s’est-il donc passé entre les alliés d’hier ?

Apparemment, les membres de la junte pensent qu’ils ont été trahis par I.B.K du fait que quelques-uns de ses membres se sont retrouvés en prison, sans être jugés depuis bientôt quatre ans pour une affaire d’assassinat de militaires bérets rouges. I.B.K semble avoir promis à Amadou Aya de ne faire qu’un seul mandat et se retirer de la scène politique, tout en laissant la place à Amadou Aya qui depuis le mois d’août 2013 avait déjà fait les statuts de son « Mouvement Pour le Mali » (MPM).

Le MPM avait commencé à occuper la ville de Kati qui devrait être son quartier général.

Avec l’arrivée d’I.B.K à la tête du Mali, Moussa Sinko est sorti du gouvernement et a été nommé Directeur de l’Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin  Beye. Il est resté dans une posture  d’observateur par rapport  à la conduite des affaires par I.B.K.

Ayant constaté que le deal promis n’était pas au beau fixe, le jeune général, qui n’a que quarante ans a pris ses distances vis-à-vis du régime non seulement en démissionnant de l’Armée mais aussi en qualifiant le président I.B.K d’incapable. En lieu et place d’une disponibilité, le président de la République, chef suprême  des armées lui a ouvert le chemin de  la radiation pure et simple.

Moussa Sinko, ne s’attendait pas à cela. I.B.K a fait intervenir auprès de lui, le Ministre de la Défense, le Général Didier DAKO, le ministre de la Sécurité, le Directeur de la Sécurité d’Etat afin qu’il renonce à son projet de quitter les FAMA. Le jeune Général n’a rien voulu comprendre. Il avait déjà créé son mouvement pour la conquête du pouvoir.

Dès à présent, il commence à recevoir des coups de poing de la part des autorités en face. Lui-même accuse le régime d’I.B.K de vouloir attenter  à sa vie, et de  mettre en place un régime d’espionnage contre lui sans compter qu’on lui a refusé de tenir son meeting de lancement de ses activités au stade du 26 mars.

Dans l’un et dans  l’autre cas, Moussa Sinko semble être pris dans un piège du moins pour le moment. Va-t-il accepter de rester définitivement dans le piège ou chercher à en sortir, ce qui ne sera pas facile. Ces clubs de soutien sont victimes d’harcèlement dès à présent ; quel autre moyen Moussa Sinkoa-t-il pour se défaire de l’étau d’I.B.K et de Soumeylou Boubèye  MAÏGA ?

Les paysans avaient-ils raison de dire que la vertu de la politique est : « merci aujourd’hui, merde demain et merde aujourd’hui et merci demain »

Qui l’aurait cru entre la junte et I.B.K ?

Badou S. KOBA

 

Source: Le Carréfour

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