Suite à la suspension du maire de la commune VI, Alou Coulibaly, de ses fonctions pour 3 mois pour avoir commis des ‘’fautes graves’’ selon le gouvernement,beaucoup ont lié cette décision au lancement de la plateforme pour le changement de l’ex Général Moussa Sinko Coulibaly en commune VI. L’ex général Moussa Sinko Coulibaly nous a édifié, à travers une interview, sur la question mais aussi il a accepté de se prononcer sur d’autres sujets d’actualité. Lisez l’entretien
Le pays : Vous avez lancé votre mouvement le 20 janvier. Est-ce que la mobilisation était à la hauteur des attentes ?
MoussaSinko Coulibaly : Nous avons été particulièrement heureux de constater que beaucoup de Maliens étaient mobilisés ce jour au terrain de football de Magnambougou.Nous avons eu les représentants de toutes les régions de Kayes à Taoudéni. Nous avons eu toutes les communautés, toutes les religions étaient représentées. Il y avait des représentants de beaucoup de partis politiques, des associations, des Maliens de l’intérieur comme de la diaspora. Le terrain était rempli.Nous étions plus de 60 000 à être présents ce jour-là.Cela me permet de dire aujourd’hui que l’objectif premier a été largement atteint. L’objectif était pour nous de mobiliser l’ensemble des Maliens pour dire avec une seule voie qu’aujourd’hui, nous voulons le changement dans ce pays.
Quelques jours après cette cérémonie, nous apprenions la suspension du maire de la commune VI, celui-là qui vous a autorisé à tenir votre activité dans sa commune.Y a-t-il un rapport entre sa suspension et votre cérémonie ?
La suspension du maire est liée directement à l’autorisation qu’il nous a donné pour nous rassembler au terrain de Magnambougou. Comme je l’avais dit dans l’une de mes interventions précédentes aujourd’hui, nous assistons à une dérive dictatoriale du régime en place. Quand nous avions demandé le stade du 26 mars, ce régime a procédé à des intimidations et des menaces contre le directeur du stade pour le relever de ses fonctions si jamais il n’annulait pas l’autorisation qui nous a été donné. Nous n’avons pas été surpris de voir que quelques jours après notre manifestation dont l’autorisation a été donnée par le maire de la commune VI, le pouvoir a eu tous les moyens pour le suspendre de ses fonctions. Nous disons aujourd’hui que la démocratie malienne est en danger et nous appelons tous les démocrates Maliens à la vigilance pour éviter à notre pays un recul démocratique.
Deux militaires proches de Amadou Haya Sanogo ont retrouvé la liberté provisoire mais lui-même en question et d’autres restent toujours en détention. Quelle lecture faites-vous de cela ?
Nous avions confiance aux institutions de notre pays. Notre croyons à l’indépendance de notre justice et nous disons que nous devons tous respecter les décisions de justice. C’est la justice qui s’est prononcée et à partir de là, nous considérons que ce sont de bonnes décisions.
La situation sécuritaire se dégrade du jour le jour au Mali. En tant que général, quelle solution de sortie de crise proposez-vous au peuple malien ?
Les militaires sur le terrain font de leur mieux. La cause première de la faillite de notre pays et de son système sécuritaire relève bien évidemment du niveau politique et en particulier du président actuel et de son gouvernement. Encore une fois, je pense qu’il n y’aura pas de solution que ce soit sur le processus de paix, sur la crise sécuritaire, sur tout simplement à la crise institutionnelle et à la décadence de notre pays si l’équipe en place n’est pas remplacée. C’est pourquoi encore une fois, nous insistons qu’il faut appeler le mal que nous avons actuellement au Mali par son nom. Ce mal, c’est le régime IBK. Il nous faut traiter ce mal à la racine en nous donnant une chance à l’élection présidentielle du mois de juillet pour changer l’équipe dirigeante afin de faire face aux différents maux qui minent actuellement notre société. Il n’y aura pas de solutions sécuritaires tant que cette équipe dirigeante est à la tête de l’Etat.
Réalisé par B. Guindo et BY
Le Pays