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Moussa Niangaly, le coordinateur national de l’AEEM : « On ne peut pas bannir la violence à 100 % dans l’espace universitaire »

Le Centre national des œuvres universitaires (CENOU) se bat avec les moyens à sa portée pour mettre les étudiants maliens dans les meilleures conditions de vie et d’études. Pour connaitre l’appréciation des élèves sur ces innovations, nous avons contacté Moussa Niangaly, coordinateur national de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM).

Le Pays : après la convention avec l’ECOBANK, le CENOU lie un partenariat avec SAMA money. Comment avez-vous reçu ce nouveau partenariat ?

Moussa Niangaly : pour un début, je crois que SAMA MONEY est une très belle initiative. Avec les explications des experts lors de notre rencontre avec eux et le CENOU, nous nous sommes rendu compte que cette nouvelle plate-forme constitue une véritable avancée par rapport à Ecobank. Le fait même que l’étudiant ait la possibilité de retirer son argent partout où il se trouve est une grande avancée. Pour l’instant, nous ne nous plaignons pas. Nous sommes en train d’observer. Nous n’allons pas nous laisser emporter dans les éloges, puisque ce n’est qu’un début. Nous savons qu’au Mali, généralement, le début de tout projet est formidable. Mais pour le moment, personne ne se plaint.

En plus du mobile banking, le CENOU multiplie ses agences afin de faciliter la vie aux étudiants. Pensez-vous vraiment que ces gestes amélioreront les conditions de vie et d’études des étudiants maliens ?

Bien sûr que oui. Il faut juste voir la distance à parcourir entre Bamako et Kabala, pour le plus souvent, un problème dont la résolution ne prend qu’une minute ou deux.

Je crois que créer des agences à Bamako ou à Koulikoro est vraiment avantageux pour les étudiants maliens. Autrefois, les étudiants qui se trouvaient à l’IPR-ISFRA de Katibougou étaient obligés de venir à Kabala pour la résolution de leur problème. Or, nous savons bien que la route de Kabala n’est pas du tout en bon état. Il y a trop d’accidents sur cette voie.

La création de ces agences permet de diminuer le déplacement des étudiants vers Kabala. Nous saluons vraiment cette initiative.Nous avons beaucoup apprécié ce geste et cette action de la part du CENOU.

En 2019, au cours d’une interview accordée au journal Le Pays, vous vous étiez donné pour objectif de lutter contre les violences dans l’espace universitaire. Pourtant, le fléau persiste. Doit-on admettre que vous avez échoué dans l’atteinte de vos objectifs ?

Je dirai au contraire que j’ai réussi. Avant que je ne sois secrétaire général, il y avait des séries de violences dans l’espace universitaire. Maintenant on peut passer combien de temps sans parler de violence au niveau des universités ? Certes, on ne peut pas bannir la violence à 100 % dans l’espace universitaire, mais j’ai fait de mon mieux. Je peux dire que mon bureau et moi avons vraiment fait le maximum. Aujourd’hui, il est très difficile de voir sur la colline des étudiants s’affronter.

Nous avons sensibilisé les camarades militants de l’association, avec évidemment l’accompagnement des forces de l’ordre, sur ce phénomène. Aujourd’hui, nous parvenons à beaucoup diminuer la violence dans l’espace universitaire. Après moi, les secrétaires généraux qui viendront, s’ils se fixent pour objectif de bannir la violence dans ce milieu, dans moins de deux ou trois ans, on va totalement mettre fin à la violence dans l’espace scolaire du Mali.

Au niveau de la Faculté des droits privés, nous constatons qu’il y a de nombreux problèmes. Le secrétaire général, Allaye Sininta avait même été arrêté. Souvent c’est l’administration qui est tenue pour responsable de ces problèmes, souvent aussi c’est le comité AEEM qui est indexé. Quelle est votre compréhension de la situation au sein de cette Faculté ?

Il y a juste trop de désordre au niveau de la FDPRI, jusque dans l’administration. Les responsables posent souvent des actes qui n’honorent pas du tout une administration. Le problème qui se pose présentement au sein de cette faculté est que l’année dernière, après les évaluations, l’administration a fait paraître des résultats définitifs. Après ces résultats, les responsables administratifs ont donné des attestations aux étudiants. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Mais quelque temps après, ces étudiants ont été invités à rendre leurs attestations pour correction de certaines erreurs. C’est lorsque ces étudiants se sont présentés que l’administration universitaire a saisi leur attestation soi-disant que l’admission de ces étudiants n’était qu’une erreur. Les administrateurs ont donc demandé à ces étudiants de reprendre l’année universitaire.

Au-delà de tout ça, le résultat des évaluations faisait ressortir un taux d’admission de 1 %. En toute honnêteté, une administration devrait avoir honte d’afficher un tel résultat.

Voilà des problèmes que le secrétaire général avait dénoncé et pour lesquels il a été arrêté. Nous avons jugé cette arrestation injuste. C’est pourquoi nous avons soutenu notre camarade. On n’est pas contre la justice. Au contraire, nous la soutenons. Tous ceux qui commettent des actes hors-la-loi, nous demandons à la justice de les punir. Mais nous sommes dans un pays de droit et nous sommes une association qui revendique pour l’ensemble des élèves et étudiants du Mali leurs droits. On ne doit pas enfermer un étudiant parce qu’il a revendiqué. Il est dans ses droits.

C’est dans ces conditions qu’on avait décrété une grève d’une semaine. Mais Dieu merci, nos camarades ont déjà retrouvé leur liberté. Nous continuons à gérer le problème avec l’administration de la FDPRI. Le bureau de coordination s’est impliqué avec l’amicale des anciens de l’AEEM aussi. Depuis la grève jusqu’à la résolution du problème, les anciens de l’AEEM ont accompagné le bureau de coordination. Je les remercie beaucoup.

Je crois que nous avons pu finalement trouver une solution au problème et bientôt les examens vont commencer à la faculté des droits privés. Dans les jours à venir, une solution sera également trouvée à la situation des attestations.

Mais qu’en est-il de la revendication du secrétaire général de la FDPRI, à savoir, réexaminer les copies des derniers examens ?

Comme c’est une première session, des cours de rattrapage, des TD, ont été promis, avant la tenue des prochaines sessions. Parce qu’un résultat avec un taux d’admission de 1 % est vraiment incompréhensible. Nous avons quand même demandé au secrétaire général de vraiment s’impliquer.

On ne demande pas à l’administration de rehausser le taux d’admission. Mais ce qui est sûr, si je suis enseignant et que dans ma classe je me retrouve avec un taux de 1 %, je vais dire que mon message n’a pas passé et qu’il faudrait revoir ma façon de faire.

Réalisé par Fousseni Togola

Source: Le Pays-Mali

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