Interrogé par le confrère britannique (BBC) sur l’insécurité récurrente au Mali, l’ex-Premier ministre, Moussa Mara, indexe aussi bien les groupes armés rebelles que l’administration malienne. Le patron de Yèlèma pense que certains leaders rebelles n’ont pas intérêt à la mise en œuvre de l’accord pour la paix, habitués qu’ils sont à amasser des sommes colossales de trafics de tous genres (drogue, armes, personnes humaines…). Quant à l’administration malienne, son ex-patron est convaincu que de nombreux hauts cadres ne sont pas non plus pressés de perdre une parcelle de leur pouvoir, et donc font tout pour ralentir le processus au maximum. Son analyse peut avoir du vrai, mais le vrai problème est que le départ a été faussé, l’accord étant totalement mauvais et impossible à appliquer. Sans compter que personne n’a été véritablement associé à son élaboration, le gouvernement ayant fait le forcing, même devant les députés à qui on a simplement présenté la chose, sans possibilité de remettre quoi que ce soit en cause, sans égard même pour la Loi fondamentale, la Constitution. Aujourd’hui, nous payons tous la rançon de notre manque de courage à nous opposer en son temps à une forfaiture.
A.G
Source : Le Point