Libéré après plus de six mois de captivité, l’ancien chef de file de l’opposition malienne avait été kidnappé le 25 mars dans le centre du pays par des hommes armés, en pleine campagne électorale. Si sa venue a été célébrée par certains, d’autres pensent que les groupes terroristes sont sortis victorieux dans cette histoire. Plus de 200 djihadistes libérés dont des chefs de différents groupes affiliés au GSIM d’Iyad Ag Ghaly et une somme importante payée comme rançon.
A en croire le président du parti Yéléma, “aucun pays organisé ne peut se dire : je ne négocierai jamais avec les terroristes, mais dit-il, la question essentielle est le prix que le pays mettrait dans la libération des otages”. Selon lui, une vingtaine de terroristes libérés parmi ces 200 sont des organisateurs, planificateurs, des artificiers, logisticiens qui ont un rôle particulièrement significatif pour le groupe. “Ce qui interroge en ce moment au Mali, dans le sahel et sans doute ailleurs, c’est le prix payé qui semble significatif. Maintenant, il faut peut-être réfléchir comment faire pour réduire le risque d’enlèvement ou de prise otage”.
Pour l’ancien Premier ministre, la donne a changé dans le sahel car, poursuit-il, avant c’était des occidentaux, maintenant il y a une possibilité de prendre les Maliens en otage. Dans ce cas, il faut savoir qu’est-ce qu’il faut faire pour minimiser le risque de prise d’otages des personnalités maliennes ou sahéliennes. Il faut que des États fournissent des efforts qui peuvent déstabiliser ces preneurs d’otages”.
Concernant la nécessaire négociation avec les djihadistes, l’ex-chef du gouvernement dira que les groupes comme AQMI et autres respectent une rhétorique internationale tout à fait contraire à toute négociation pour établir un ordre sociopolitique. “Négocier avec eux pour établir un ordre sociopolitique, je suis très réservé”.
Béchir Ben chérif