Moussa Ballo est Fonctionnaire d’Etat et Inspecteur des Finances. Il nous livre ici ses impressions, ses motivations et dénonce ceux qui, à ses dires, veulent organiser des «élections bâclées».
Nous l’avions rencontré lors du meeting du vendredi 29 octobre 2021 sur la Place du «Monument de l’Indépendance» et organisé par le mouvement « Yéré Wolo Debout sur les Remparts» en collaboration avec plusieurs associations socioprofessionnelles pour soutenir la transition.
«Ma présence ici à cette rencontre s’explique par le souci de l’Indépendance», précise M. Ballo. A ses dires, de 1960 à nos jours, le Mali n’a jamais joui d’une indépendance totale. «Notre indépendance a toujours été confisquée», s’insurge-t-il.
Fort heureusement dit-il, «cette Transition apporte aujourd’hui de la lumière… Une grande lumière pour une Indépendance réelle à laquelle le peuple aspire depuis 1960… C’est ce qui nous motive aujourd’hui », souligne Moussa Ballo, avant de manifester son soutien total à la transition et pour qu’enfin dit-il, «les autorités de la CEDEAO, l’Union Européenne et tous les pays de l’Afrique sachent que de 1960 à nos jours, aucun acte concret n’a été posé… Aujourd’hui, avec cette Transition, nous pensons avoir l’indépendance dont nous avons rêvé pendant tout ce temps».
Notre interlocuteur écarte toute idée d’élection dans le contexte actuel. «Je ne veux même pas parler d’élection. Il faudra que nous nous ressaisissons un peu» ajoute-t-il. Il propose de faire fi de toutes les velléités politiques et de regarder la réalité en face. «À Mopti ça ne va pas. Les gens ne parviennent pas à cultiver ni faire du pâturage. Nous n’avons absolument rien. En réalité, il faut sursoir à l’idée d’une élection pour le moment», insiste-t-il.
A ses dires, c’est une infime partie de la population qui souhaite aller aux élections : «moins d’un 1% de la population malienne ! Il s’agit d’hommes politiques en chômage technique et qui veulent coûte que coûte y aller… Nous n’allons pas revenir sur les expériences du passé à travers des élections bâclées. Il faut nourrir les réflexions pour avoir une élection transparente et digne de ce nom», a laissé entendre M. Ballo.
Selon lui, cela ne saurait se faire sans la sécurité absolue et dans l’union sacrée au tour du pays. «Ceux qui veulent qu’on aille aux élections comme la CEDEAO et la communauté internationale ne sont pas là pour nous, mais pour leurs propres intérêts et non celui du peuple», a souligné le Manifestant Ballo.
Et d’ajouter que la CEDEAO devrait réagir en fonction des aspirations du peuple. «S’il est vrai que la démocratie est le pouvoir du peuple, pour le peuple et par le peuple, alors ils doivent tirer les leçons du meeting d’aujourd’hui», a conclu Moussa.
Kossa Maiga
Source: Canard déchainé