Dans le communiqué N°060 du gouvernement du Mali en date du 25 septembre 2023, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, colonel Abdoulaye Maïga a annoncé le report de l’élection présidentielle de février 2024. Cela, pour des raisons techniques notamment la prise en compte des dispositions constitutionnelles dans la loi électorale, l’enrôlement des nouveaux majeurs, leur inscription sur la liste électorale ainsi que la gestion de la prise en otage des bases de données RAVEC par l’entreprise française IDEMIA. Par la voix de son président, le parti malien du travail et de la refondation annonce « prendre acte de cette décision courageuse et sage du gouvernement ». Une décision qui, explique-t-on, vise à maintenir la stabilité nationale. Ce léger report est simplement lié à des questions techniques. Il (report) a et continue de susciter des débats sur la scène politique. Pour sa part, Moulaye Ahmed Boubacar approuve la position des plus hautes autorités de la transition. « Nous nous reconnaissons entièrement dans la position du gouvernement et trouvons cette position sage », a martelé le conférencier. Ce report assure aux Maliens l’organisation d’élection présidentielle inclusive et transparente pour une fin de transition apaisée, estime Moulaye Ahmed. En compagnie de certains responsables de sa formation politique, l’ex-ministre malien maintient que le PMTR reste un soutien indéfectible aux autorités de la transition, malgré des contestations venant de certaines forces politiques. En posture de défenseur du gouvernement de la transition, le leader évoquera que l’élection est d’abord basée sur le fichier électoral présentement pris en otage par l’entreprise française IDEMIA. Les arguments tenus par le gouvernement sont « largement suffisants pour faire ce léger report », estime le politique. Et d’ajouter : « Nous nous sommes réunis au sein du PMTR et sommes arrivés à une conclusion que l’idée du report est bonne. Notre parti partage la pertinence de l’approche du gouvernement ». Contrairement aux partis politiques qui soutiennent n’avoir pas été consultés avant la prise d’une telle décision par le gouvernement, l’intervenant rappelle que des échanges ont eu lieu entre le ministre de l’Administration et de la Décentralisation et des partis politiques. Bien avant l’annonce de ce report, le gouvernement avait interrogé 291 partis politiques par rapport au chronogramme et difficultés que le pays traversait.
Il n’y a que 81 partis qui ont voulu répondre à l’invitation du gouvernement, rappelle-t-il. Dans les réponses des partis ayant répondu à ladite invitation, il ressortait une proposition de proroger la transition de 3 à 18 mois. A l’issue desdits échanges, argue Moulaye, il est également ressorti qu’il faut privilégier les élections présidentielles par rapport aux autres en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Toutes ces manœuvres de l’entreprise française sont faites pour, estime le conférencier, déstabiliser le Mali. Des propos du porte-étendard du PMTR, l’avenir et le devenir du Mali dépendent de la réussite de la transition. Ce qui l’avènement à soutenir : « C’est de la réussite de cette transition que nous allons avoir le Mali de nos rêves. Notre pays était à la réanimation et revient maintenant à la chambre normale ».
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS